Pour la première fois depuis 1981, il y aura jeudi quatre Américaines en demi-finales des Internationaux des États-Unis, un carton plein réalisé en l'absence de l'incontestée reine américaine du tennis, Serena Williams.

Alors que la cadette des soeurs Williams, qui a remporté 23 titres du Grand Chelem et passé 309 semaines en tête du classement mondial, dont 186 consécutives, découvre la vie de jeune maman, le tennis féminin américain redécouvre sa gloire passée.

L'aînée des soeurs Williams, Venus, doyenne des engagées à 37 ans, va affronter Sloane Stephens (24 ans) jeudi en demi-finales, tandis que CoCo Vandeweghe (25 ans), tombeuse en quarts de finale de la N.1 mondiale Karolina Pliskova, sera opposée à Madison Keys (22 ans).

Il faut remonter à 1981 pour trouver trace du dernier carré 100% américain aux Internationaux des États-Unis et à 1985 pour voir quatre demi-finalistes américaines dans un tournoi du Grand Chelem (Wimbledon).

Depuis le début de l'ère Open, les États-Unis n'ont monopolisé les demi-finales dames en Grand Chelem qu'à cinq reprises: l'exploit est donc rare, mais a un petit goût de revanche.

«Combien de fois on m'a parlé de l'état horrible du tennis aux États-Unis, ce carton-plein fait du bien», s'est félicitée Keys, la dernière à avoir composté son billet pour les demi-finales en dominant l'Estonienne Kaia Kanepi (6-3, 6-3).

Et maintenant la Fed Cup ?

«Les gens vont pouvoir se rendre compte qu'il y a beaucoup de jeunes qui montent, il y a beaucoup de bonnes choses à venir pour le tennis américain», a souri la 16e mondiale.

Vandeweghe, Californienne au tempérament de feu dompté depuis quelques semaines par son nouvel entraîneur, l'Australien Pat Cash, a expliqué ce retour au premier plan par l'exemple donné par les «anciennes»: «On regardait les résultats de Lindsay (Davenport, entraîneur de Keys, NDLR), Jennifer (Capriati), Serena et Venus (Williams), ce sont toujours des exemples pour ma génération et celles qui viennent après», a-t-elle rappelé.

En attendant le retour de Serena Williams, programmé pour l'Open d'Australie en janvier, le tennis américain va marquer les esprits: l'US Open reviendra soit à Venus, qui deviendra de fait la doyenne des joueuses sacrées en Grand Chelem, ou à une Américaine ne portant pas le patronyme des Williams, une première depuis Davenport en 1998.

La jeune garde pourra alors se tourner vers un autre objectif, la Fed Cup: «On a une de ces équipes», a déjà noté, avec appétit, Stephens, alors que «Team USA» disputera la finale contre le Belarus les 11 et 12 novembre à Minsk.

Les États-Unis, nation de référence de la Fed Cup avec 17 titres, n'ont plus remporté l'épreuve depuis 2000: même sans Serena, ils n'ont sans doute jamais été aussi proches de mettre fin à cette disette sans précédent.