Pablo Carreno Busta s'est invité mardi pour la première fois de sa carrière au festin des demi-finales d'un tournoi du Grand Chelem en stoppant un autre prétendant inattendu, l'Argentin Diego Schwartzman (6-4, 6-4, 6-2)

Après la cascade de forfaits de favoris (Murray, Wawrinka, Djokovic, Raonic) d'avant-tournoi et l'hécatombe touchant les principales têtes de série, le dernier rendez-vous majeur de l'année a été rebaptisé l'«US-wide-Open», ou l'«US Open grand ouvert».

Et Carreno Busta n'a pas laissé passer sa chance: l'Espagnol, 19e mondial, participera vendredi à 26 ans à sa première demi-finale dans un tournoi de ce standing et peut viser plus haut, à savoir la finale.

Il sera en effet opposé à un adversaire à sa portée, l'Américain Sam Querrey (N.21 mondial) ou le Sud-Africain Kevin Anderson (N.32), qui croiseront le fer dans la soirée de mardi à New York.

Carreno Busta n'est pas un inconnu: il compte trois titres ATP à son palmarès, dont un conquis en 2017 (Estoril), et a atteint les quarts de finale à Roland Garros en juin dernier.

À Flushing Meadows aussi, il avait déjà marqué les esprits en atteignant en 2016 la finale du tournoi de double avec son compatriote Guillermo Garcia-Lopez.

Mais le retrouver dans le dernier carré du tournoi new-yorkais reste une surprise de taille, à commencer pour lui: «C'est incroyable, j'en ai rêvé depuis si longtemps et je n'ai jamais cru que j'en serais capable», a-t-il admis en sortant du Arthur Ashe Stadium.

En attendant Williams-Kvitova

Son bilan est impressionnant: en cinq matches, il n'a pas encore perdu un seul set, bien aidé il est vrai par le fait, inédit dans l'histoire des Grands Chelems, que ses quatre premiers adversaires étaient issus des qualifications.

Schwartzman, son adversaire des quarts de finale, émoussé physiquement et mentalement, n'a pas réussi à retrouver le niveau qui lui a permis de faire chuter au 3e tour le Croate Marin Cilic, 7e mondial et vainqueur de l'épreuve en 2014, puis le Français Lucas Pouille (N.20) en 8e de finale.

«C'est juste que Pablo a joué mieux que moi, il a toujours été en tête et dans ce genre de match, cela donne de la confiance», a souligné le 33e mondial.

L'affiche de la journée devait opposer dans la soirée l'Américaine Venus Williams, 9e mondiale, à la Tchèque Petra Kvitova (N.14).

La première, doyenne des engagées à 37 ans, a remporté l'épreuve à deux reprises et réalise l'une des meilleures saisons de sa longue carrière.

La seconde tente d'oublier une agression qui, en décembre dernier, a bien failli mettre un terme à sa carrière lorsqu'elle s'est protégée avec sa main gauche des coups de couteau d'un cambrioleur.

«Ce qu'a vécu Petra est inimaginable, c'est vraiment beau de la voir rejouer à ce niveau», a admiré Williams.