Pour une deuxième fois cette semaine, mercredi après-midi, le Canadien Peter Polansky aura le privilège d'évoluer sur le court central du Stade Uniprix, devant les amateurs de tennis du Québec. Reste à savoir s'il bénéficiera de leur appui, car il livrera bataille à une légende vivante qui a l'habitude d'obtenir le soutien du public partout où il se présente.

Polansky a mérité le droit d'affronter le Suisse Roger Federer - si droit il y a, de la façon dont Federer joue cette année - grâce à une victoire en deux manches de 7-5, 6-2, contre son compatriote Vasek Pospisil.

Ce dernier a amorcé le match avec force, remportant les trois premiers jeux avant de se bâtir un coussin de 5-2. Mais Pospisil a soudainement perdu tous ses moyens au point de voir son compatriote de 29 ans gagner 11 des 13 derniers jeux du match et neuf d'affilée à un certain moment.

«Le point tournant, c'est le coup droit facile que j'ai raté alors que je servais à 5-3, à 40-40. Je ne sais pas ce qui est arrivé, mais le vent a complètement tourné», a résumé Pospisil, qui jouera en double avec Daniel Nestor mardi.

Polansky, 116e joueur mondial, a mis fin au duel en inscrivant son deuxième as du match.

«J'ai mal commencé et il jouait mieux que moi de la ligne de fond, au départ. J'envoyais un peu trop de balles dans le filet, et je me suis dit de me détendre, de lever la balle un peu, de la garder plus profonde et de prolonger le point. Soudainement, j'ai commencé à réussir tous mes coups et il frappait les siens trop fort», a expliqué Polansky.

Ce sera la deuxième fois que Polansky affrontera Federer. Lors de son dernier passage au Canada, en 2014, Federer l'avait emporté 6-2, 6-0, en 52 minutes lors d'un match de deuxième tour.

«Je me souviens que c'était allé très, très rapidement, a-t-il lancé en rigolant. J'ai le sentiment que j'avais joué un bon match contre lui. J'ai regardé des faits saillants par la suite et il y a eu plusieurs beaux points. Mais je les ai tous perdus. Si je me souviens bien, je n'avais pas très bien servi, ce qui peut être un problème parce qu'il vous met en danger dès la première balle. La clé sera de bien servir, comme aujourd'hui.»

Plus tôt en soirée, l'Argentin Juan Martin del Potro a fait fi des 24 as de l'Américain John Isner pour signer une victoire en deux manches identiques de 7-5.

Del Potro a mis fin à la séquence de huit triomphes d'Isner qui lui avaient permis de décocher les titres des tournois de Newport et d'Atlanta en juillet, ses 11e et 12e en carrière.

Sans être aussi spectaculaire que son rival de six pieds dix pouces, alors qu'il s'est contenté de neuf as, del Potro, finaliste à Montréal en 2009, s'est montré tout aussi solide en ne concédant aucune chance de bris. De son côté, del Potro a provoqué sept chances de bris, dont six lors de la deuxième manche, et en a converti deux, une par set.

Les deux gaillards ont d'ailleurs été si intraitables au service qu'il a fallu attendre au 11e jeu de la manche initiale pour assister à une première chance de bris. Le privilège est revenu à del Potro, qui a profité de la deuxième double faute d'Isner dans le match pour se donner l'avance 6-5.

Après une pause de 35 minutes à cause de la pluie, del Potro a profité d'une erreur directe de la 14e tête de série pour boucler la première manche, en 53 minutes.

Lors du deuxième set, le 11e jeu a de nouveau été bénéfique pour l'Argentin.

Après une bataille longue de huit minutes lors de laquelle del Potro s'est donné trois balles de bris, il a vu Isner retourner un revers dans le filet, ce qui lui permettait, une fois de plus, de briser l'impasse en sa faveur.

Au jeu suivant, au service, del Potro a réalisé un magistral 'passing» du coup droit en parallèle à sa deuxième balle de match pour clore l'affrontement après 1 h 49 d'action.

«Je suis en bonne forme en ce moment, j'ai la chance de jouer après plusieurs années où j'ai été blessé. Et je commence avec une bonne victoire contre Isner. La sensation est agréable, je veux améliorer mon jeu et gagner des matchs», a déclaré del Potro.