La supériorité a changé de camp... Rafael Nadal a repris l'ascendant sur Novak Djokovic, décevant et balayé en deux sets (6-2, 6-4), pour s'offrir une huitième finale lors du Masters 1000 de Madrid samedi.

Conquérant et en pleine forme, l'Espagnol a mis fin à une longue série de défaites face au N.2 mondial, vainqueur de 11 de leurs 12 précédentes confrontations.

La dernière victoire de Nadal contre son rival remontait à la finale de Roland-Garros 2014. Depuis, il avait essuyé sept défaites d'affilée... sans inscrire le moindre set!

Presque un an après le quart de finale remporté par Djokovic à Rome, l'équilibre s'est inversé. Intouchable à l'époque, le lauréat de douze trophées majeurs est en proie au doute aujourd'hui, alors que le Majorquin, 14 tournois majeurs au compteur, semble revenu à son meilleur niveau.

Sur le court Manolo-Santana baigné de soleil, la différence était criante entre Nadal, agressif, entreprenant et précis (3 fautes directes en revers, 11 pour son adversaire), et Djokovic souvent débordé voire déséquilibré et contraint de trouver des angles impossibles pour tenter de passer la défense adverse.

Cette 14e victoire consécutive sur terre battue, où l'ancien N.1 mondial (5e actuellement) est invaincu cette saison, en fait un favori crédible pour Roland-Garros (28 mai - 11 juin) où il vise une nouvelle « Decima », après les dixièmes titres déjà conquis à Monte-Carlo puis Barcelone le mois dernier.

D'autant que Roger Federer n'a toujours pas foulé l'ocre, que sa venue à Paris reste incertaine et que le N.1 mondial Andy Murray, écarté dès son second match à Madrid, n'est que l'ombre de lui-même.

Défense à toute épreuve

Nadal disputera dimanche, contre l'Autrichien Dominic Thiem ou l'Uruguayen Pablo Cuevas, sa sixième finale en 2017, après avoir aussi atteint ce niveau à l'Open d'Australie, Acapulco et Miami. Ce sera la huitième à Madrid où il a triomphé quatre fois, en 2005, 2010, 2013 et 2014.

En attendant, il peut se féliciter d'avoir inversé la tendance avec Djokovic, trop inconstant et en manque cruel de confiance. Si ce 50e duel entre les deux hommes - 24 succès pour Nadal, 26 pour le Serbe - a manqué de suspense, c'est aussi parce que le « Taureau de Manacor » n'a cessé d'assaillir son adversaire du début à la fin avec des placements tranchants et une plus grande variété dans le jeu.

Après un début de match à sens unique et un double bris (4-0), le roi de la terre battue inscrivait son premier set depuis trois ans face à « Djoko ».

Le Serbe perdait encore une fois sa mise en jeu, presque tout seul, après un revers trop long et trois fautes directes en coup droit (1-0). Un jeu de bonne facture, marqué par un magnifique revers, lui permettait néanmoins de combler son handicap (2-2). Mais la réaction était de courte durée.

Nadal s'offrait un quatrième bris grâce à sa défense à toute épreuve (3-2) et gardait l'ascendant jusqu'au bout, malgré un ultime sursaut de Djokovic. Au bord du précipice, le Serbe trouvait des ressources pour écarter deux balles de match et s'offrir une balle de bris.

Mais Nadal servait bien et le dernier coup de Djokovic était trop long. L'Espagnol exultait, les poings serrés, comme soulagé d'avoir mis fin à une avalanche de défaites contre son ancien bourreau.

- Avec Associated Press