Les partisans et les médias aiment les négligés et souvent, même les négligés adorent leur position. Le Canada n'aura pas fait exception ce week-end, à la Fed Cup.

En éliminant le Kazakhstan 3-2 lors de sa rencontre de barrage du groupe mondial II de la Fed Cup, le Canada a prouvé une fois de plus qu'il ne faut jamais vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué.

Françoise Abanda a signé deux victoires en simple, contre Yulia Putintseva et Yaroslava Shvedova, et Bianca Andreescu a planté le dernier clou dans le cercueil kazakh en infligeant un revers à Shvedova.

Est-il nécessaire de rappeler que les deux joueuses kazakhes occupaient respectivement les 31e et 51e rangs mondiaux?

«C'est un très bon résultat de la part des filles et de notre équipe, a mentionné le capitaine de la formation canadienne, Sylvain Bruneau. J'ai été satisfait de leur tennis. Françoise a été agressive et son jeu a été impeccable et Bianca avait beaucoup de pression parce qu'elle jouait pour faire gagner son pays malgré qu'elle n'ait que 16 ans. Elle a joué comme une vétérane.»

Même si le Canada était considéré comme négligé avant le début de cette série, Abanda, classée au 186e échelon mondial, et Andreescu, classée 188e, n'ont pas semblé intimidées par leurs adversaires et elles ont bien géré la pression et l'adversité.

«Ç'aurait pu aller d'un côté ou de l'autre et je le crois vraiment, a insisté Bruneau. Je crois que nos joueuses voulaient un peu plus la victoire et elles avaient la mentalité d'aller chercher la victoire. Nous n'avons pas attendu que les Kazakhes nous ouvrent la porte. D'avoir pu battre des filles du top-50, je suis convaincu que ce sera bon pour leur développement.»

En ce qui concerne le tennis au Canada, le capitaine de l'équipe croit que cette victoire contre le Kazakhstan n'aura pas seulement des effets bénéfiques pour ses joueuses, mais aussi pour toutes celles qui aspirent à se tailler une place au sein de la formation canadienne.

«La Fed Cup et la coupe Davis sont nos priorités et nous souhaitons toujours avoir plus de joueuses qui représenteront le Canada. Je suis content de voir les jeunes qui poussent. J'aimerais voir plus de joueuses dans les tableaux principaux du Grand Chelem et même si Eugenie Bouchard n'était pas avec nous ce week-end, je trouve ça intéressant qu'on ait cette profondeur pour aller chercher de grosses victoires comme celle d'aujourd'hui», a exprimé Bruneau.

Maintenant que le Canada est assuré de demeurer dans le groupe mondial II en vue de son prochain affrontement dans le cadre de la Fed Cup, qui aura lieu en février 2018, Bruneau se tourne déjà vers l'avenir. Dans sa boule de cristal, il voit la formation canadienne causer d'autres surprises dans les prochaines années.

«Le rêve, c'est de remporter les grands honneurs, mais il faut y aller étape par étape. Le groupe mondial est très relevé, mais si nos jeunes joueuses continuent à progresser et si nos joueuses expérimentées jouent avec passion et désir, je pense que nous aurons une très bonne équipe. À un certain moment, je crois même que nous serons des aspirants», a conclu le capitaine du Canada.

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Yulia Putintseva