Ce ne sont pas tous les joueurs de tennis qui citent Goethe sur Twitter, entretiennent un journal de bord et visitent des expositions d'art pendant des tournois.

Cependant, Milos Raonic a emprunté une trajectoire légèrement différente. Il a grandi en jouant au tennis au Canada, et non en Floride. Et ses parents, des immigrants du Monténégro, ne connaissaient rien au tennis. Pendant les longs trajets de voiture jusqu'aux tournois, son père lui posait des questions mathématiques plutôt que d'analyser son coup droit.

Le Canadien a de nombreuses passions dans la vie, mais ne vous méprenez pas, il est encore très concentré sur l'objectif ultime de sa carrière - un titre du Grand Chelem.

Et puisque Andy Murray et Novak Djokovic sont maintenant écartés du tableau principal des Internationaux d'Australie, la troisième tête de série est soudainement le favori pour l'emporter.

Est-ce une occasion en or de finalement s'adjuger un titre majeur?

«Ça m'a traversé l'esprit, a-t-il reconnu après sa victoire de 7-6 (6), 3-6, 6-4, 6-1 contre Roberto Bautista Agut au quatrième tour lundi.

«Mais ça ne veut rien dire car il me reste encore beaucoup d'obstacles à franchir... J'ai encore des adversaires très coriaces à affronter, a dit Raonic, qui a atteint la finale à Wimbledon et les demi-finales à Melbourne Park l'an dernier. Je veux vivre dans le moment présent, et prendre un défi à la fois.»

Certes, Raonic a tout un obstacle qui se dressera devant lui puisqu'il devra croiser le fer avec le vainqueur de 14 tournois du Grand Chelem en carrière, Rafael Nadal, qui a éliminé Gaël Monfils au quatrième tour.

Parmi les autres préoccupations de Raonic se trouve sa santé - il a souffert d'une grippe plus tôt dans le tournoi et a été cloué au lit pendant une journée entière. Son synchronisme semblait légèrement en retard contre Bautista Agut et il a commis un total de 55 fautes directes, en plus de fracasser sa raquette contre le sol au milieu du troisième set.

Raonic estime toutefois être en progression et plus concentré depuis qu'il a embauché son nouvel entraîneur, Richard Krajicek.

L'arrivée de Krajicek au début de la saison n'était qu'un léger ajustement pour peaufiner le jeu de Raonic. Au cours des dernières années, Raonic a été dirigé par Riccardo Piatti et les anciens joueurs professionnels Ivan Ljubicic et Carlos Moya, et pendant le tournoi de Wimbledon, il a engagé John McEnroe à titre de conseiller spécial.

La raison pour laquelle Krajicek a été embauché: afin qu'il l'aide à résoudre l'équation des deux tennismen qui le devancent au classement mondial - Murray et Djokovic. Il présente un dossier combiné de 3-17 contre eux en carrière.

«Je ne crois pas que je serai un jour le meilleur joueur en fond de terrain, surtout pas contre eux, a-t-il admis avant le début du tournoi australien. Si je parviens à les battre, ce sera en attaquant. En conséquence, je veux améliorer cet aspect de mon jeu.»

Raonic est efficace jusqu'ici au filet à Melbourne; il a tenté l'enchaînement service-volée contre Gilles Simon au troisième tour, et réussi 20 de ses 32 tentatives.

Il verra maintenant s'il sera en mesure d'appliquer ce plan de match contre Nadal, afin de s'approcher encore un peu plus du trophée.

«Il (mon jeu) tombe en place, a-t-il évoqué. J'ai connu une bonne fin de saison l'an dernier et j'ai l'impression que je joue présentement le meilleur tennis de ma carrière.»