Eugenie Bouchard joue peut-être mieux qu'elle l'a fait depuis longtemps, mais ce n'est pas encore tout à fait suffisant pour accéder aux rondes finales des grands tournois.

La Canadienne, 47e joueuse mondiale, s'est battue sans relâche, vendredi au troisième tour des Internationaux d'Australie, avant d'être éliminée par Coco Vandeweghe (35e), 4-6, 6-3 et 5-7.

L'Américaine de 6'1 est réputée pour son jeu sans demi-mesure et elle a utilisé sa puissance pour bousculer sa rivale et l'empêcher de prendre l'initiative dans les échanges. Elle a notamment réussi 11 as, 40 coups gagnants, et même si elle a aussi commis 7 doubles fautes et 41 fautes directes, c'est elle qui a dicté le rythme du jeu.

Bouchard n'était pourtant qu'à quelques points de l'emporter en troisième manche, sur son service à 4-3, mais elle a alors gâché plusieurs balles de jeu avant de commettre une grosse faute directe du coup droit pour permettre à Vandeweghe de réussir le bris et de revenir à égalité. Bouchard se donnait pourtant encore quatre balles de bris dans le neuvième jeu, le plus long du match, mais l'Américaine résistait et finissait par prendre l'avantage.

Vandeweghe, 25 ans, n'allait pas laisser passer cette ouverture et s'imposait finalement en prenant encore le service de Bouchard dans le 12e jeu. Au bout d'un match intense de 2 heures et 21 minutes, la Canadienne pouvait à la fois être déçue et satisfaite.

Vandeweghe affrontera au quatrième tour la gagnante du match disputé la nuit dernière entre l'Allemande Angelique Kerber, numéro un mondiale, et la Tchèque Kristina Pliskova (58e), la soeur jumelle de la cinquième favorite, Karolina Pliskova.

Un long duel indécis

Opposée, on l'a dit, à une joueuse puissante, Bouchard s'est accrochée sans pratiquement jamais faillir, à l'exception des derniers jeux du match. En première manche, Vandeweghe a réussi cinq as et remporté 93 % de ses premiers services, sans accorder une seule balle de bris. Bouchard s'est quand même accrochée jusqu'à 3-3, mais elle a perdu le septième jeu en commettant une double faute sur le point décisif. Vandeweghe s'est ensuite contenté de «faire parler la poudre» pour enlever la manche.

L'Américaine a toutefois cédé l'avantage au début de la deuxième manche, au service dans le deuxième jeu, quand elle a contesté sans succès une décision d'un juge de ligne. Visiblement déconcentrée, elle a enchaîné avec deux doubles fautes pour laisser Bouchard se détacher à 2-0. La Canadienne a ensuite réussi à conserver ce mince avantage jusqu'au bout de la manche, repoussant deux balles de bris en cours de route, pour forcer la tenue d'une manche décisive.

Après une pause «pipi», c'est Vandeweghe qui a dû servir la première... Bouchard était cette fois plus habituée et elle a remporté quatre points d'affilée pour enlever le jeu à zéro et déstabiliser son adversaire. Elle allait conserver cet avantage jusqu'au huitième jeu, soit jusqu'à ce bris malheureux.

Bouchard, 22 ans, devra se «contenter» d'une bourse de 130 000 $ et d'une progression de quelques places au classement mondial. Elle présente maintenant une fiche impressionnante de 12-4 en carrière aux Internationaux d'Australie, un tournoi où elle avait atteint la demi-finale en 2014 et les quarts de finale l'année suivante.

La Canadienne avait indiqué avant les Internationaux qu'elle s'estimait encore à court de préparation et qu'elle comptait prendre une pause au retour de l'Australie pour travailler avec l'entraîneur Thomas Hogstedt et son préparateur physique Cassiano Costa.

«Mon jeu est bon, mais je suis encore loin du niveau où je veux être, avait confié Bouchard plus tôt cette semaine. Je sais qu'il y a encore un long chemin devant moi, mais j'ai confiance que je peux atteindre mes objectifs en continuant de travailler.»

On pourrait donc ne la revoir en compétition qu'à la mi-février, peut-être au tournoi d'Acapulco où elle a confirmé son inscription plus tôt cette semaine.

Photo AFP

Coco Vandeweghe