« Quand tu es 100e au monde, tu veux battre le 75e ; quand tu es 50e, tu veux battre le 25e ; mais quand tu es troisième, il n'y a plus que le premier et le deuxième devant toi ! Ce sont eux que Milos va maintenant vouloir devancer. »

Martin Laurendeau, capitaine de l'équipe canadienne de Coupe Davis, est bien placé pour évaluer les progrès de Milos Raonic. Le Canadien a poursuivi la saison dernière son irrésistible ascension vers les sommets du tennis en atteignant le troisième rang du classement mondial au terme d'une année particulièrement faste. Finaliste à Wimbledon et à Indian Wells, demi-finaliste en Australie, le joueur qui vient d'avoir 26 ans a montré une belle constance.

Il a aussi réussi quelques exploits à Wimbledon - retour d'un déficit de deux manches à zéro contre le Belge David Goffin, victoire en demi-finale contre Roger Federer - qui ont démontré qu'il avait maintenant le mental d'un champion en Grand Chelem.

Reste à franchir les dernières étapes.

Raonic est venu bien près en fin de saison de troubler la lutte que se livraient Andy Murray et Novak Djokovic pour le premier rang mondial. Les numéros un et deux restent les deux « bêtes noires » du Canadien puisqu'il n'a jamais battu le Serbe (0-8), alors qu'il présente une fiche de 3-9 contre Murray. Le Britannique a remporté les huit derniers duels, dont pas moins de six en 2016 !

Pour Martin Laurendeau, Raonic a tous les atouts pour renverser la situation.

« Milos se déplace étonnamment bien pour sa taille et cela montre qu'il a beaucoup travaillé là-dessus, a-t-il raconté il y a quelques semaines en entrevue. Il a aussi amélioré ses revers, ses coups à la volée et, surtout, ses revers de service. Milos a toujours eu l'un des meilleurs services sur le circuit, mais il devait travailler ses retours. Il l'a fait et il est maintenant en mesure de réussir beaucoup plus de bris de service.

« Pour lui, poursuit Laurendeau, la prochaine étape est de remporter un tournoi du Grand Chelem. Il est venu bien près la saison dernière et sera sûrement l'un des favoris des Internationaux d'Australie. Et c'est sûr qu'il sera encore à surveiller à Wimbledon.

« Milos est au milieu de la vingtaine, un âge où les joueurs sont habituellement en mesure d'utiliser tous leurs moyens de façon optimale tout en continuant de progresser. Ce sera intéressant de le voir aller ! »

UN NOUVEAU CONSEILLER

Toujours enclin à tenter de nouvelles expériences pour s'améliorer, Milos Raonic a procédé à un changement important au terme de la dernière saison avec le départ de l'entraîneur/conseiller espagnol Carlos Moya et l'arrivée du Néerlandais Richard Krajicek.

L'Italien Riccardo Piatti est encore son entraîneur de base et John McEnroe viendra sans doute encore le conseiller à l'occasion, mais Krajicek, un ancien champion à Wimbledon, va aider Milos dans la préparation habituelle des matchs et des tournois.

Raonic va aussi accorder une attention toute particulière à sa préparation physique. Les blessures l'ont souvent ralenti au cours des dernières saisons et il a encore dû composer avec plusieurs « bobos » en 2016, à Wimbledon et dans les semaines suivantes notamment.

« Demeurer en santé est toujours ma priorité numéro un et je n'ai malheureusement pas encore très bien réussi cette année », a-t-il confié en novembre, à Londres, pendant les Finales de l'ATP.

« Pour demeurer à mon niveau actuel, je dois vraiment être performant chaque semaine, et ça, ça exige d'être en santé ! »

Le favori!

Champion en titre à Brisbane, Milos Raonic y amorce encore sa saison cette année. Il doit toutefois s'habituer à un nouveau statut : celui de favori ! Le troisième mondial est en effet première tête de série en l'absence d'Andy Murray et de Novak Djokovic, qui ont préféré aller jouer à Doha. Raonic devrait aussi être l'un des quatre favoris aux Internationaux d'Australie, ce qui lui permettra d'éviter les deux premiers du classement au moins jusqu'aux demi-finales.