Difficile de ne pas admirer le courage d'Aleksandra Wozniak, malgré sa défaite de 6-4 et 7-6 (4), hier, au premier tour de la Coupe Rogers contre l'Italienne Sara Errani.

À 28 ans, après plusieurs saisons compromises par les blessures et une grave intervention chirurgicale à l'épaule droite, la Canadienne tente de retrouver la forme qui lui avait permis d'atteindre le 21e rang du classement mondial en 2009. Pas facile, donc, de se retrouver au 465e rang et de devoir courir les tournois secondaires pour grappiller quelques points.

« Après la rééducation, je savais que j'allais perdre mon classement, a expliqué Wozniak en point de presse. Je devais repartir de zéro et reconstruire mon jeu pour m'aider. »

Wozniak, longtemps la meilleure joueuse canadienne, a été championne du tournoi de Stanford en 2008 (l'une des rares Canadiennes à avoir remporté un tournoi de la WTA) et détient tous les records nationaux en Fed Cup. En fait, elle a été le « visage » du tennis canadien jusqu'à l'éclosion d'Eugenie Bouchard et de la génération actuelle de champions.

SUR INVITATION

Habituée aux grandes scènes - elle a déjà atteint le quatrième tour à Roland-Garros -, Wozniak peut encore miser sur sa réputation pour obtenir des invitations (wild cards). Un classement protégé lui a aussi permis de disputer quelques tournois, dont deux du Grand Chelem (Australie, Roland-Garros), malheureusement sans succès.

Invitée par Tennis Canada à disputer une 12e Coupe Rogers, la 11e au tableau principal, Aleksandra misait beaucoup sur son match de premier tour contre l'Italienne Sara Errani, une joueuse qu'elle avait déjà battue deux fois (en 2009, au sommet de sa forme). Fidèle à elle-même, Wozniak a « tout laissé sur le terrain ». À court de compétitions à ce niveau, elle a frappé de superbes coups gagnants, mais a aussi commis plusieurs fautes bêtes.

« Aujourd'hui, ça allait vite et j'ai dû précipiter plusieurs coups, mais c'est en jouant contre des joueuses de son niveau que je pourrai devenir plus régulière. »

Une performance remarquable dans les circonstances, saluée chaleureusement par le public après le match. « C'est incroyable de jouer à la maison, avec tout le monde qui vous soutient et vous regarde... À chaque point, ils étaient vraiment dans le match, c'était très excitant ! La famille est là, les amis regardent, c'est un super tournoi pour le tennis canadien.

« C'est tellement amusant quand les gens crient pour vous et vous soutiennent. C'est aussi pour ça que je veux continuer encore longtemps ! »