Serena et Venus Williams, toutes deux en lice jeudi pour les demi-finales de Wimbledon, tenteront de gravir cette dernière marche pour s'offrir une première finale majeure en famille depuis sept ans.

Les Américaines sont-elles inusables? On peut se poser la question au regard de leur longévité. En 1999, Serena remportait son premier titre majeur aux Internationaux des États-Unis. Sa soeur aînée (36 ans aujourd'hui) en faisait de même l'année suivante à Londres. Et en 2001, à New York, les «Wi-Wi» jouaient leur première finale du Grand Chelem ensemble.

Quinze ans plus tard, Serena est toujours, à bientôt 35 ans (le 26 septembre), l'immense vedette du circuit féminin. Elle est en quête d'un 22e trophée majeur pour devenir l'égale de l'Allemande Steffi Graf, qui détient le record de l'ère professionnelle.

Après une longue traversée du désert et malgré une maladie - le syndrome de Sjögren - qui lui pompe de l'énergie, Venus est quant à elle en passe de réaliser un retour au premier plan.

Le lieu de ce retour est symbolique, car c'est à Wimbledon que la liane (1,85 m, 72 kg) a su tirer la quintessence de son jeu. Entre 2000 et 2009, elle y a remporté cinq trophées et disputé trois autres finales, toutes perdues contre sa cadette, la dernière en 2009.

Règne

En ajoutant à cela le quatrième titre de Serena en 2010 (deux autres suivront en 2012 et 2015), cela signifie que le tandem aura quasiment régné pendant une décennie dans le «temple du tennis».

Seules les éditions 2004 (Maria Sharapova) et 2006 (Amélie Mauresmo) auront échappé à l'emprise des «Wi-Wi» durant cette période. Quand les résultats de sa soeur aînée ont chuté, à cause de ses problèmes de santé, Serena a continué de gagner: huit titres majeurs de 2012 à 2015. Et elle occupe le fauteuil de numéro 1 mondiale depuis plus de trois ans sans interruption.

«Je suis moi-même surprise par ma longévité», assurait l'intéressée, après avoir maîtrisé la Russe Anastasia Pavlyuchenkova (6-4, 6-4) lors des quarts de finale mardi. La tenante du titre est aussi bluffée par le parcours à Londres de sa soeur, qui est devenue à 36 ans la joueuse la plus âgée à s'inviter dans le dernier carré depuis 1994. Sa compatriote Martina Navratilova, battue en finale par l'Espagnole Conchita Martinez, avait alors 37 ans.

«Tout ce qu'elle a enduré a forgé son caractère», estime Serena, pour qui son aînée est une «source d'inspiration».

Des retrouvailles en finale représenteraient une performance exceptionnelle. La tâche pour y parvenir s'annonce largement à la portée de Serena Williams qui aura face à elle encore une Russe (la troisième de suite après Svetlana Kuznetsova et Pavlyuchenkova): Elena Vesnina, novice à ce niveau à bientôt 30 ans (le 1er août).

Kerber comme à Melbourne

La joueuse de Sotchi, sortie du top 100 en fin de saison dernière (111e), a amorcé une remontée (50e) et joue à Wimbledon le tennis de sa vie. «Serena, je l'admire. C'est la meilleure joueuse du monde. L'affronter en demi-finale représente un immense défi», affirme la Russe qui ne semble pas avoir les armes pour briser «l'idole».

Les chances de Venus sont plus ténues puisqu'elle affronte l'Allemande Angelique Kerber, qui avait réussi la prouesse de battre sa soeur en finale du dernier Internationaux d'Australie. «J'évolue au même niveau qu'à Melbourne», assure la quatrième joueuse mondiale qui n'a pas perdu un set jusqu'ici. Ce sera sa deuxième demi-finale à Londres après celle perdue en 2012.

Kerber et Venus Williams se sont déjà affrontées à cinq reprises. L'Allemande mène 3 à 2 et a remporté leur précédent duel sur gazon, lors des huitièmes de finale des Jeux de Londres (2012).

Mais Kerber avance avec prudence: «(Venus) est très dangereuse sur gazon, en particulier ici. Et puis elle a emmagasiné beaucoup de confiance.»