Le monde du tennis n'avait plus connu cela depuis sept ans: Venus et Serena Williams se sont invitées mardi dans le dernier carré d'un tournoi du Grand Chelem, à Wimbledon, où le public rêve maintenant d'une finale entre les deux soeurs.

La numéro 1 mondiale et tenante du titre Serena Williams (34 ans) a dominé la Russe Anastasia Pavlyuchenkova (23e) 6-4, 6-4, avec notamment 11 aces, pour s'offrir une 10e demi-finale à Londres.

Quelques minutes plus tôt, sa soeur aînée Venus (36 ans) a écarté le «petit poucet» des quarts de finale, la Kazakhe Yaroslava Shvedova (96e), en deux sets (7-6 (7/5), 6-2), pour décrocher sa première demi-finale majeure depuis 2010 (Internationaux des États-Unis).

«Six ans, c'est long. Mais heureusement, c'est passé assez vite. Je mesure la chance que j'ai d'être là», a expliqué Venus Williams, qui a connu une longue traversée du désert à cause d'une maladie auto-immune, le «Syndrome de Sjögren», qui affecte les glandes lacrymales et salivaires et provoque de grosses fatigues.

Depuis deux ans, la quintuple championne de Wimbledon (2000, 2001, 2005, 2007, 2008) remonte la pente. Elle avait ainsi atteint les quarts de finale des Internationaux d'Australie et des Internationaux des États-Unis en 2015, année de son retour dans le top 10 (8e actuellement).

Maintenant, c'est une demi-finale dans son tournoi fétiche qui se présente à elle, en compagnie, qui plus est, de sa cadette. Pour retrouver trace de la présence des «Wi-Wi» en demi-finales d'un tournoi majeur, il fallait remonter à l'édition 2009 de Wimbledon, où Serena avait battu Venus en finale.

Cette année, les Américaines, qui totalisent à elles deux 28 trophées majeurs (21 pour Serena, 7 pour Venus), ne pourront se retrouver une nouvelle fois qu'en finale.

Pour cela, Venus Williams devra écarter une sérieuse cliente: l'Allemande Angelique Kerber, qui jouera sa deuxième demi-finale à Londres (après 2012). La joueuse d'origine polonaise avait surtout créé la surprise contre sa soeur Serena en début d'année en finale des Internationaux d'Australie.

Lundi, la quatrième joueuse mondiale a maîtrisé la Roumaine Simona Halep (5e) 7-5, 7-6 (7/2) grâce à une meilleure résistance dans les échanges.

La surprise Vesnina

Pour Serena Williams, cela s'annonce plus abordable contre la grande surprise de ce tournoi: la Russe Elena Vesnina (50e), qui a surclassé la bondissante slovaque Dominika Cibulkova (6-2, 6-2). Cette dernière était visiblement émoussée par le combat épique livré la veille contre la Polonaise Agnieszka Radwanska (9-7 au troisième set, trois heures de jeu).

À bientôt 30 ans (le 1er août), Vesnina n'avait jamais franchi les huitièmes de finales en Grand Chelem.

Éjectée du top 100 (111e) en fin de saison dernière, la joueuse de Sotchi n'avait même pas réussi à s'extraire des qualifications à Melbourne en début d'année et n'avait gagné qu'un match à Roland-Garros.

À Londres, son meilleur parcours jusqu'à cette année se résumait à avoir remporté trois matches consécutifs en 2009. Elle n'avait plus passé le deuxième tour depuis.

«J'ai eu des moments difficiles, Cela forge le mental», a-t-elle souligné après le duel contre Cibulkova dans lequel elle n'a pas eu à sauver de balle de bris.

«Impressionnée» elle-même par son niveau, Vesnina n'avait pourtant quasiment rien changé dans ses habitudes après son année 2015 chaotique. «Le seul changement, c'est que je me suis mariée», a-t-elle confié.

Photo Justin Tallis, AFP

Venus Williams salue la foule après sa victoire contre la Kazakhe Yaroslava Shvedova.