Le numéro 1 mondial Novak Djokovic a de nouveau fait plier Rafael Nadal 7-5, 7-6 (7-4) au terme d'un match de très haut niveau vendredi et s'est ainsi qualifié pour les demi-finales du Masters de Rome.

À dix jours du début de Roland-Garros, Djokovic semble donc monter en puissance après deux premiers matchs romains cafouillés contre le Français Stéphane Robert et le Brésilien Thomaz Bellucci, qui lui a passé jeudi un étonnant 6-0 au premier set.

Nadal, vainqueur à Monte Carlo, est de son côté tombé dès les quarts de finale, fragilisé par son statut de tête de série no 5 «seulement».

Mais il a démontré lors de ce duel somptueux qu'il était revenu tout près de son meilleur niveau et qu'il serait candidat à un 10e titre à la Porte d'Auteuil.

À condition peut-être d'éviter une rencontre aussi précoce avec «Djoko», qu'il n'a plus battu depuis deux ans et qui vient de remporter sept matchs et 15 sets d'affilée contre lui.

En attendant, la première demi-finale de Rome mettra aux prises samedi Andy Murray, solide dans les rafales de vent contre le Belge David Goffin (6-1, 7-5), et le Français Lucas Pouille.

Celui-ci a poursuivi son parcours de «very lucky loser» avec le forfait de Juan Monaco, son adversaire prévu en quarts de finale.

Lors de la deuxième demi-finale, Djokovic affrontera le vainqueur du match Thiem-Nishikori.

Jeudi, dans la fraîcheur et le vent, le choc très attendu entre Djokovic et Nadal a donc été, comme prévu, digne d'une finale.

Pendant 2h24, les deux hommes ont frappé fort, défendu sur chaque balle et rivalisé d'intensité, seules quelques fautes directes indiquant qu'ils ne sont pas encore tout à fait à 100% de leur potentiel.

«Heureusement que ce n'était pas un match en cinq sets, qui sait combien de temps ça aurait duré?», a réagi le Serbe après la partie.

Nadal retient le positif

«J'ai été agressif dans les fins de set et c'est ce qu'il faut faire si vous voulez battre «Rafa». Les 20 dernières minutes, c'était vraiment du tennis de très haut niveau», a-t-il ajouté.

Nadal a brisé dans chaque set, à 3-2 au premier et d'entrée au deuxième, juste avant de faire examiner son pied gauche par un médecin.

Mais à chaque fois, Djokovic est revenu, au prix d'un travail défensif invraisemblable et d'une qualité de retour incomparable.

L'extraordinaire balle de premier set remportée par le Serbe, acculé en défense, capable de retourner deux smashes, de se précipiter en souplesse sur une amortie de l'Espagnol avant de conclure sur une volée réflexe en extension, a donné une bonne idée de la tâche immense que représente marquer un point face au Serbe.

C'est dans la deuxième manche que l'Espagnol a eu les meilleures chances. Alors qu'il servait pour le set à 5-4, il a eu cinq balles de set et en a gâché au moins deux, la deuxième avec une amortie manquée et la troisième sur un service souffreteux.

«C'est un surplus de confiance pour la fin de ce tournoi et pour Roland-Garros. Surtout que Nadal joue vraiment bien, beaucoup mieux que la saison dernière», a estimé Djokovic après son succès.

L'Espagnol était d'accord et voulait retenir le positif après cette défaite.

«Je joue bien. J'ai été un peu malchanceux et c'était très serré. Lui a très bien joué et il gagne beaucoup, c'est ce qui fait la différence. Mais j'ai bien frappé la balle, je n'étais vraiment pas loin et c'est positif», a-t-il estimé.

Chez les dames, les demi-finales opposeront l'Espagnole Garbine Muguruza et l'Américaine Madison Keys, puis la numéro 1 mondiale Serena Williams et la Roumaine Irina Begu.