Rafael Nadal a remporté dimanche à Monte-Carlo la grande victoire qu'il attendait depuis près de deux ans, en battant le Français Gaël Monfils 7-5, 5-7, 6-0 dans une finale extrêmement intense pendant deux manches.

Ce neuvième titre en Principauté, le 68e de sa carrière à sa 100e finale, est certainement l'un de ceux qu'il espérait le plus avidement. Depuis Roland-Garros 2014, il n'avait plus gagné de tournois importants, Grand Chelem ou Masters 1000. On se demandait s'il redeviendrait un jour le roi de la terre battue, qui avait régné à Monte-Carlo de 2005 à 2012.

Il n'y a pas trois mois, le champion aux 14 titres du Grand Chelem avait été éliminé de l'Open d'Australie dès le premier tour. C'était seulement la deuxième fois de sa carrière qu'il quittait si tôt un tournoi majeur. Puis il était rentré bredouille de sa tournée sur terre battue en Amérique du Sud, où il avait naguère l'habitude de faire des razzias.

Ce 48e titre sur terre battue signifie-t-il que le maître de l'ocre est de retour au sommet? La réponse reste en suspens car le Majorquin n'a pas battu à Monte-Carlo le N.1 mondial Novak Djokovic, éliminé contre toute attente dès son premier match. Seule une victoire sur le Serbe, qui a pris un très fort ascendant sur lui ces deux dernières saisons, le réinstallera comme cofavori de Roland-Garros, où il visera un dixième titre.

Les tournois de Rome et de Madrid lui en donneront peut-être l'occasion dans les prochaines semaines. En attendant, l'Espagnol a égalé le record de victoires en Masters 1000, avec 28 titres, que Djokovic lui avait pris le mois dernier en gagnant à Indian Wells et à Miami.

« Le mec est plus fort »

En tout cas, Nadal, 29 ans, a fait des pas de géants en Principauté. Éjecté du top 4 du classement ATP, il a battu coup sur coup deux de ses membres: en quarts de finale Stan Wawrinka, le tenant du titre à Roland-Garros qu'il rêve de détrôner en juin, puis en demi-finale Andy Murray, son vainqueur lors de sa dernière finale de Masters 1000 avant Monte-Carlo, à Madrid l'an dernier.

« C'est une semaine très importante pour moi. Je me sentais bien mieux qu'il y a un an, mais il fallait le confirmer par des résultats », a dit le N.5 mondial.

Pour Monfils, premier finaliste français en Principauté depuis la victoire de Cédric Pioline en 2000, c'est un troisième échec à un match de la victoire en Masters 1000, après Paris-Bercy en 2009 et 2010.

Le Parisien, 29 ans également, n'a rien à se reprocher car il a livré un formidable combat pendant deux manches. Pendant plus de deux heures, le bras de fer du fond du court entre ces deux lutteurs d'exception a tenu en haleine le court Rainier III.

Nadal jouait long, ramenait tout, mais Monfils faisait aussi du Nadal en allant chercher des balles impossibles. Il y ajoutait de fulgurantes accélérations, et même quelques montées au filet. Le Français a craqué après avoir pris pour la première fois un set à l'Espagnol sur terre battue, à leur cinquième affrontement sur la surface, lorsque le Majorquin a haussé le ton en coup droit, jouant le tout pour le tout.

« Il faut simplement reconnaître que le mec est plus fort », a dit le Français, moins efficace qu'il lui aurait fallu au service, peut-être à cause de la pluie du matin qui avait rendu la terre plus lourde.