Rafael Nadal aura l'occasion dimanche de confirmer sa renaissance en remportant le Masters 1000 de Monte-Carlo pour la neuvième fois face à Gaël Monfils, premier finaliste français en Principauté depuis 16 ans.

Absent de la finale depuis trois ans dans un de ses tournois favoris, où il s'est imposé sans interruption de 2005 à 2012, l'Espagnol gagnerait son premier titre important depuis Roland-Garros en 2014. Il se réinstallerait aussi comme favori de Roland-Garros avec Novak Djokovic.

L'ex-N.1 mondial a fait forte impression en demi-finale face à Andy Murray dans un match de haut niveau qui a fait vibrer le court Rainier III. Quel contraste avec le spectacle offert ensuite par les deux Français! La responsabilité en revient à Jo-Wilfried Tsonga, qui n'est jamais entré dans la partie.

Nadal était à la poursuite de succès probants depuis des mois. Il vient d'en aligner deux, vendredi contre le Suisse Stan Wawrinka, tenant du titre à Roland-Garros, et samedi face à Murray, dans un combat de près de trois heures dans lequel il a retourné la situation 2-6, 6-4, 6-2.

Après quelques fautes en début de match, il a été agressif, jouant long, et a sorti quelques coups de raquette, amorties ou passings, dignes de sa grande époque. La victoire est d'autant plus savoureuse que l'Écossais avait été son adversaire lors de sa dernière finale à ce niveau, perdue à Madrid en 2015.

Archi favori face à Monfils

Alors, l'ex-roi de la terre est-il de retour au sommet? « Je n'ai pas envie de dire tous les jours si je suis à mon meilleur niveau ou pas. Je suis en finale de Monte-Carlo, c'est une grande nouvelle. C'est une semaine très importante pour moi », a dit l'Espagnol.

Contre Monfils, 16e mondial, Nadal sera archi favori, menant 11-2 dans leurs duels et 3-0 sur terre battue. Un succès en Masters 1000 serait une première pour le Parisien, âgé de 29 ans, dans cette catégorie, la plus prestigieuse du circuit après les Grands Chelems. Il avait échoué dans ses deux premières tentatives, à Paris-Bercy, en 2009 et 2010.

En demi-finale, il n'a laissé aucune chance à Tsonga, balayé 6-1, 6-3. Le N.1 français, qui restait pourtant sur une belle victoire sur Roger Federer la veille, a commis pas moins de 37 fautes directes. Dans la première manche, il a perdu son service quatre fois sur quatre.

Monfils a fait son travail en tenant l'échange du fond du court, sans prendre de risques superflus. Peut-être était-il difficile de briller dans ce match entre amis. En tout cas les spectateurs ont laissé échapper quelques sifflets de déception.

Favorisé par des tableaux ouverts, comme à Monte-Carlo où il aurait dû affronter Novak Djokovic dès les huitièmes de finale sans l'élimination prématurée du Serbe, Monfils doit cette fois-ci remporter sa première victoire de l'année sur un cador du circuit. L'adversaire le mieux classé qu'il ait battu cette saison, Pablo Cuevas à Miami, était 25e à l'ATP.

Monfils, lui, n'a jamais considéré que Nadal était fini. S'il a perdu quelques matchs contre des adversaires moins cotés ces derniers mois, Fernando Verdasco ou Pablo Cuevas par exemple, c'est que ces derniers ont fait des « matchs de malade ». Il sait donc ce qui lui reste à faire.