L'ex-gloire du tennis Steffi Graf n'a aucun doute: Serena Williams égalera sous peu son record de 22 titres du Grand Chelem, et l'Allemande aborde cette perspective sereinement, sans nostalgie aucune.

La numéro 1 mondiale qui, à 34 ans, a remporté 21 titres du Grand Chelem, a échoué tout près du but à Melbourne en janvier, battue en finale des Internationaux d'Australie par Angelique Kerber, une compatriote de Graf. Mais selon cette dernière, ce n'est que partie remise.

«Je suis convaincue qu'elle va (battre mon record)», a déclaré l'ancienne joueuse dans une interview accordée à l'AFP à Tokyo. «Honnêtement, nous pensons tous qu'elle en est capable et qu'elle y parviendra bientôt.»

«Ai-je accepté l'idée?», s'amuse l'Allemande âgée de 46 ans, qui a dominé le tennis féminin mondial de la fin des années 80 à la fin des années 90.

«J'ai tout donné au tennis et je suis très heureuse de ce que j'ai accompli», souligne-t-elle. «Je suis un peu (ce que Serena Williams fait) et je suis heureuse pour elle. Cela ne m'enlève rien, je suis complètement à l'aise» avec sa performance.

Graf, qui vit aujourd'hui à Las Vegas avec son mari Andre Agassi et leurs deux enfants, a notamment réussi en 1988 la prouesse suprême: le Grand Chelem sur l'année calendaire, qu'elle est la seule à avoir réalisé avec l'Américaine Maureen Connolly (1953) et l'Australienne Margaret Smith Court (1970).

Depuis la capitale japonaise, elle a salué Serena Williams pour avoir révolutionné son sport.

«Son service est tout simplement le plus puissant dans l'histoire du tennis féminin», s'enthousiasme Graf, qui a disputé seulement deux rencontres contre Williams en 1999, l'une perdue, l'autre gagnée. «Il n'y a rien de comparable à une telle puissance. Et personne n'a jamais démontré de telles capacités d'athlète.»

Pour autant, elle juge que la finesse a toujours sa place dans le jeu, citant l'exemple de la Roumaine Simona Halep, cinquième mondiale, «qui n'a pas cette force physique mais offre un tennis épatant», ou encore de Kerber à qui elle prédit un bel avenir.

«Je l'ai regardée jouer et je me suis un peu entraînée avec elle. J'étais consciente de son talent et de ses aptitudes, mais j'ai toujours pensé qu'elle était freinée par un manque de confiance», a-t-elle dit au sujet de cette dernière. «Sa victoire aux Internationaux d'Australie va lui permettre de croire plus en elle, et les résultats vont suivre.»

Graf, présente cette semaine à Tokyo pour promouvoir un tournoi junior organisé sous la houlette de Roland-Garros, a par ailleurs refusé de s'exprimer sur l'affaire de contrôle positif qui touche la Russe Maria Sharapova.