Il y a de nombreuses années de ça, le directeur de la Coupe Rogers de Montréal, Eugène Lapierre, et son prédécesseur, Richard Legendre, rêvaient de voir une tête d'affiche canadienne avec le potentiel de disputer la dernière fin de semaine du tournoi.

Au moment d'annoncer la présence du top 40 lors du volet masculin, du 7 au 16 août au stade Uniprix, Lapierre ne savait pas par qui commencer. Milos Raonic, bien installé dans le top 10 depuis une quinzaine de mois, ou Vasek Pospisil, qui a atteint les quarts de finale de Wimbledon cette semaine?

Peu importe l'ordre choisi, les deux hommes seront étroitement surveillés dans ce sixième tournoi Masters 1000 de la saison.

«Milos est le premier à avoir signalé au reste du monde qu'il se passait quelque chose au Canada, a lancé Lapierre. Il a eu une petite opération et il a mis un peu plus de temps que prévu à se rétablir. Il est probablement revenu au jeu trop vite. Son forfait lors de la Coupe Davis est un mal pour un bien pour la Coupe Rogers.»

Pospisil a obtenu, mercredi, un laissez-passer pour l'édition 2015. Au moment de la date limite des inscriptions, le joueur d'origine tchèque était déjà classé au-delà de la cinquantième place. On se rappelle qu'il y a deux ans, le no 2 canadien avait atteint le dernier carré de la compétition contre Raonic, lui permettant ensuite de faire un bond au classement. Celui qui avait atteint la 25e place, au début de l'année 2014, devrait maintenant retrouver le top 30.

«Est-ce que je suis surpris de son parcours? s'est interrogé Lapierre. Oui et non. C'est formidable d'atteindre les quarts de finale à Wimbledon, mais il l'avait déjà montré, il y a deux ans, qu'il pouvait battre de grands joueurs comme John Isner ou Tomas Berdych. On savait qu'il pouvait rivaliser avec les meilleurs du monde et j'espère pour lui que le déclic s'est fait. Ce gars appartient aux 30 meilleurs au monde. Est-ce qu'il peut aller plus loin par la suite? On verra.»

La présence de prétendants locaux - le contingent canadien devrait grossir avec les trois autres laissez-passer - est un plus indéniable pour le tournoi. Mais c'est surtout en tant que vice-président de Tennis Canada que Lapierre est satisfait de la trajectoire des deux hommes.

«Oui, le tournoi a toujours été une belle fenêtre sur le sport, mais jamais autant que lorsque tes propres joueurs performent. Les jeunes voient ça et se disent: "C'est un Canadien, une Canadienne, je peux faire pareil. Je vais prendre ma raquette et sauter sur le terrain." C'est notre mission de développer notre sport au pays.»

Record d'assistance en vue

Chez les clients habituels, le public montréalais pourra revoir Novak Djokovic, Roger Federer, Andy Murray ou Rafael Nadal, qui ont remporté 10 des 11 derniers tournois. La plus jeune génération sera représentée par les Grigor Dimitrov, Nick Kyrgios, Jack Sock ou Borna Coric.

Avec ce plateau et le nombre de billets encore disponibles, un peu moins de 600 pour la finale par exemple, Lapierre s'attend à un bon cru. «Je pense que l'on s'en va vers une très grande année. Notre record d'assistance est de 213 000 spectateurs, ce qui constitue un record mondial pour un tournoi d'une semaine. On pense que l'on a de bonnes chances de battre ce record-là, cette année.»

Le stade Uniprix ouvrira ses portes le 7 août lors de la journée d'entraînements. Les qualifications débuteront le lendemain alors que le premier tour prendra son envol, le 10 août, à 12h30. Le volet féminin aura lieu lors de la même semaine, au Centre Aviva de Toronto. Trente-huit des quarante meilleures raquettes mondiales seront présentes.