Petra Kvitova défend son titre cette année à Wimbledon et la Tchèque est sans doute la mieux armée pour barrer la route de Serena Williams.

La grande gauchère, protégée de Martina Navratilova, avait pulvérisé Eugenie Bouchard en finale l'an dernier et, curieusement, elle a dû se retirer du tournoi d'Eastbourne la semaine dernière, comme la Canadienne.

«J'ai été malade et j'ai dû stopper complètement pendant quelques jours, a-t-elle raconté, hier, en point de presse à l'All England Lawn Tennis Club. Je me sens mieux chaque jour et j'espère être revenue à 100% mardi, pour mon premier match. Bien sûr, ma préparation n'a pas été parfaite, mais je crois que mon expérience va m'aider à composer avec cela.»

Kvitova sait très bien que Williams vise un quatrième titre majeur successif et qu'elle pourrait s'approcher à un seul titre d'un Grand Chelem dans la même année. «Elle tente de réussir un formidable exploit et je crois qu'elle a de bonnes chances de l'accomplir», a estimé la Tchèque.

«Je l'ai toutefois battue pour la première fois de ma carrière cette saison à Madrid, une victoire importante pour moi, car j'avais vraiment bien joué. Je sais ce que je dois faire si je veux espérer la battre, mais il n'y a pas de garantie que ça fonctionne tous les jours! Avec elle, tous les matchs sont différents.»

Kvitova est réputée pour la qualité de ses services et pour sa «prise de risque». «Je préfère jouer de cette façon, a-t-elle expliqué. J'aime y aller toujours pour les coups gagnants, pour l'attaque, au risque de rater souvent. Je préfère gagner quelques tournois chaque année plutôt que de m'arrêter en demi-finale toutes les semaines...»

Atypique, la joueuse de 25 ans a pris une pause de près de deux mois en début de saison, faisant l'impasse sur les tournois lucratifs d'Indian Wells et de Miami. «J'étais épuisée et j'avais vraiment besoin d'un long repos. C'était une décision difficile, mais je crois que bien des joueuses auraient aimé faire comme moi...»

À l'image d'Eugenie Bouchard

Après son premier titre, en 2011, Kvitova avait connu une période plus difficile et on lui a demandé si elle s'identifiait à Bouchard pour les ennuis qu'elle a connus cette saison. «Complètement, a-t-elle répondu. L'année que j'ai gagné mon premier titre, j'ai terminé l'année en force, atteignant le deuxième rang mondial en fin de saison.

«Mais l'année suivante a été difficile. Je croyais me battre pour le premier rang, mais j'ai plutôt accumulé les contre-performances, surtout en Grand Chelem. Je n'ai vraiment retrouvé un bon niveau que l'an dernier, après ma seconde victoire.

«Je n'étais pas prête à tout ce qui est venu après ma première victoire à Wimbledon, à la pression d'être la favorite, aux attentes de tous les gens autour de vous. Et toutes vos adversaires veulent vous battre, comme cela arrive à Eugenie cette année.

«Ça m'a pris deux bonnes années pour apprendre à composer avec ça. Aujourd'hui, je crois savoir quoi faire et je me sens mieux armée.»