Andy Murray a remporté dimanche à Madrid le premier tournoi Masters 1000 sur terre battue de sa carrière avec une victoire inattendue mais maîtrisée sur l'Espagnol Rafael Nadal, tenant du titre, en deux manches 6-3 6-2.

Et dire que le Britannique, N.3 mondial, n'avait remporté aucun titre sur terre jusqu'à son sacre lundi à Munich! C'est aussi la première fois que l'Écossais bat sur cette surface le Majorquin (N.4), que cette défaite va faire chuter au septième rang mondial et sortir du top 5, une première depuis dix ans.

«Affronter Rafa en Espagne est extrêmement difficile», a résumé Murray après sa victoire. «Mais c'est la raison pour laquelle on joue au tennis, c'est l'une des choses les plus difficiles de battre Nadal sur terre.»

Impeccable et agressif, Murray a mis Nadal sous pression au début de chaque manche pour l'emporter en 1 h 28 face au nonuple vainqueur de Roland-Garros, quatre fois sacré à Madrid (2005, 2010, 2013, 2014).

En 2015, l'Écossais vit peut-être le début de saison le plus régulier de sa carrière, signe d'un travail efficace avec la Française Amélie Mauresmo, qui l'entraîne depuis près d'un an.

Et à bientôt 28 ans (le 15 mai), il paraît apaisé sur le plan personnel depuis ses noces en avril: «Le mariage fonctionne», a-t-il écrit au moment du traditionnel autographe du vainqueur sur l'objectif d'une caméra. Murray portait d'ailleurs son alliance accrochée aux lacets d'une de ses chaussures pendant la rencontre.

Fébrilité

Pour Nadal, cette défaite est en revanche un gros coup dur alors qu'il semblait avoir retrouvé ses sensations cette semaine après un début d'année compliqué.

Décidément, quelque chose semble clocher: le Majorquin est retombé dans la fébrilité affichée il y a deux semaines lors de son élimination précoce à Barcelone.

«Évidemment, ce n'était pas le match que j'espérais. J'ai tout tenté jusqu'au bout mais ce n'était pas une journée mémorable», a expliqué l'ex-N.1 mondial.

Pour sa septième finale à Madrid, l'Espagnol a commencé par enchaîner les fautes directes (12 points perdus sur les 14 premiers joués) et laissé Murray mener rapidement 3-0.

On a vite vu que le Nadal conquérant qui venait de croquer Grigor Dimitrov en quarts puis Tomas Berdych en demies avait cédé sa place au Nadal hésitant du début d'année.

Coup droit déréglé, service bousculé, aucune balle de bris transformée dans la première manche puis aucune créée dans la seconde... Malgré un sursaut en fin de premier set, l'Espagnol a traversé ce match comme une ombre, finissant par s'incliner sur une ultime balle expédiée dans le filet.

Nadal retient une semaine «positive»

C'est tout le mérite de Murray d'avoir réussi à replonger dans le doute un Nadal qui relevait à peine la tête. À deux semaines de Roland-Garros (24 mai-7 juin), le Majorquin va devoir sérieusement se remobiliser s'il veut remporter une 10e couronne à Paris, où son classement mondial pourrait ne pas suffire à lui assurer un statut de joueur protégé.

Mais Nadal a assuré retirer du positif de cette semaine, où il est revenu à son ancienne raquette après avoir essayé sans succès un nouveau modèle à Monte-Carlo (défaite en demi-finale) puis à Barcelone (élimination au troisième tour).

À la Caja Magica, l'Espagnol a d'ailleurs retrouvé par moments le niveau de jeu qui a fait de lui le roi de la terre battue ces dernières années.

«Même si ce n'est pas très agréable de terminer la semaine ainsi, cela a été une semaine importante pour moi, très positive», a assuré Nadal.

«J'ai retrouvé des sensations que je n'avais plus ressenties depuis longtemps sur le court. Et je vais continuer à Rome et à Roland-Garros», a-t-il conclu.