Quatorze ans après y avoir vécu «l'un des pires moments» de sa carrière qui l'a conduite à boycotter l'épreuve, Serena Williams retrouve le prestigieux tournoi d'Indian Wells.

Jamais un match de Monica Niculescu n'aura suscité autant d'intérêt: la Roumaine de 27 ans a le redoutable honneur d'affronter la N.1 mondiale dans la nuit de vendredi à samedi.

Et comme si ce n'était pas assez difficile pour la 68e mondiale: son match du deuxième tour est quasiment historique, puisqu'il est le premier de Serena Williams au Tennis Garden d'Indian Wells depuis 2001.

Depuis le sacre de Serena cette année-là, la famille Williams n'avait plus remis les pieds à Indian Wells.

«Je me souviens encore de mes prières à chaque changement de côté. J'avais perdu le premier set et je me disais que je ne voulais pas gagner ce match», a expliqué l'Américaine qui a remporté en janvier l'Open d'Australie, son 19e titre en Grand Chelem, le 65e de sa carrière.

«Je voulais en finir au plus vite avec ce match, ne pas le gagner et partir», a-t-elle rappelé à propos de sa finale remportée finalement 4-6, 6-4, 6-2 devant la Belge Kim Clijsters.

Indian Wells était jusque-là un bon souvenir pour Serena qui y avait décroché son premier titre WTA en 1999 à seulement 17 ans.

Mais deux ans plus tard, le forfait de Venus face à Serena en demi-finale suscite l'incompréhension du public qui estime être floué et conspue les soeurs Williams.

«Je survivrai à tout»

Rebelote le jour de la finale où Serena est huée à son arrivée sur le court: le match se déroule dans un climat surréaliste où le public américain a pris fait et cause pour la Belge Kim Clijsters et non sa représentante.

Pour la famille Williams, ces attaques avaient une connotation raciste. «J'étais persuadée que je ne reviendrais plus jamais à Indian Wells, je pensais que j'avais fait ce que j'avais à faire ici», a rappelé Serena.

«Mais le temps était venu pour moi de revenir, il n'y a pas un événement précis qui m'a incitée à prendre cette décision», a rappelé l'Américaine, âgée de 33 ans.

Lorsqu'elle a officialisé son retour début février, elle a évoqué la condamnation prompte par sa Fédération et la WTA des propos sexistes et racistes de Shamil Tarpischev, un responsable de la Fédération russe, qui avait pris pour cible les soeurs Williams.

Elle assure ne pas se préoccuper de la réception que lui réservera le public d'Indian Wells pour son retour très médiatisé aux États-Unis.

«Je suis impatiente d'être de retour sur ce Central pour montrer au monde entier qu'il ne faut pas se soucier de l'hostilité qu'on peut rencontrer ou susciter», a souligné Williams qui dispute seulement son deuxième tournoi de l'année.

«Si c'est quelque chose d'injuste, qui vous blesse, qui blesse vos proches, il faut l'affronter et être forte», a-t-elle martelé.

«Quoi qu'il arrive, je survivrai à tout et j'essaierai toujours d'être la meilleure personne possible», a conclu la N.1 mondiale qui rêve d'être pour la troisième fois reine du désert californien.