«Cette victoire est pour l'équipe, pour les Suisses. J'ai gagné beaucoup de titres au cours de ma carrière, et je ne cherche plus à "compléter" mon palmarès, à cocher les cases encore vides... Celle-là, c'est pour les gars!»

Roger Federer a permis dimanche à la Suisse d'enlever la Coupe Davis pour la première fois de son histoire, en remportant le troisième point décisif de la finale contre la France avec une victoire sans équivoque de 6-4, 6-2 et 6-2 contre le Français Richard Gasquet.

Déjà considéré comme l'un des plus grands joueurs de l'histoire du tennis, Federer n'avait pourtant jamais remporté cette compétition en équipes nationales, malgré 50 victoires en Coupe Davis depuis ses débuts, en 1999. Il avait d'ailleurs un peu fait son deuil de l'imposant trophée, mais l'émergence de son compatriote Stanislas Wawrinka, étincelant ce week-end, lui a offert un équipier de premier plan.

«Toute l'équipe a travaillé tellement fort, a estimé Federer en point de presse. Stan a déployé énormément d'efforts depuis quelques années, et encore plus cette saison. Il a joué de façon incroyable ce week-end, et c'est lui qui m'a permis d'être en position de compléter la victoire aujourd'hui.»

Gasquet, qui avait remplacé à la dernière minute Jo-Wilfried Tsonga (blessé), a vite été débordé par un Federer bien plus solide que lors de son premier match, vendredi, quand il a été vaincu par Gaël Monfils. Cette fois, le Suisse a réussi 62 coups gagnants et n'a accordé aucune balle de bris.

«Cela fait 15 ans que je joue en Coupe Davis et je n'avais jamais eu une telle occasion de la gagner. Toute l'équipe a fait un travail remarquable pour me permettre d'être prêt (il a été blessé au dos la semaine dernière à la finale du Master à Londres) - et je suis content d'avoir pu si bien jouer aujourd'hui, quand ça comptait vraiment.»

La Suisse est la 14e nation à enlever le titre de cette compétition créée en 1900. La France tentait de remporter une 10e Coupe Davis, la première depuis 2001. La finale avait d'ailleurs suscité un vif intérêt, et le match de dimanche a été disputé dimanche au stade Pierre-Mauroy de Lille devant 27 448 spectateurs, la plus grande foule de l'histoire du tennis.

Le capitaine suisse, Severin Luthi, a salué la performance de Federer, un gagnant de 17 titres en Grand Chelem. «Nous nous connaissons depuis longtemps, et je ne comprends toujours pas comment il fait. Souvent, je me contente de rester assis sur ma chaise, sans parler, afin de le laisser dans sa zone, prêt à offrir son spectacle.

«Et Stan (Wawrinka) a encore été formidable. Ce qu'il a fait vendredi, puis encore dimanche, en double avec Roger, montre à quel point il est devenu l'un des meilleurs joueurs du monde. Et, comme les deux l'ont signalé, il ne faut pas oublier Marco (Chiudinelli) et Michael (Lammer), qui ont gagné un gros match au premier tour et ont été des équipiers parfaits.»

Wawrinka, que les médias français avaient dit en froid avec Federer au début de la semaine, a réglé ses comptes en point de presse. «Avant le week-end, il y avait des pages sur la crise, sur nous, sur le dos de Roger. Pour l'équipe de France, tout était parfait. Tout le monde était bien préparé et prêt à partir à la guerre, pour reprendre leurs mots.

«Ce week-end, cela a été l'inverse, parce que nous avons géré notre équipe comme nous savons le faire, avec des échanges et en nous préparant le mieux possible pour un week-end très calme en dehors, afin de donner le maximum sur le terrain. À la fin, on a parlé sur le terrain avec la raquette. Nous avons été meilleurs et on peut être fiers de cela.»