Blessé au dos, Roger Federer a dû se décommander du match ultime des Finales de l'ATP, où il devait affronter Novak Djokovic.

Le Suisse en a fait l'annonce à la foule du O2 Arena après la remise du trophée du double, dimanche.

«Malheureusement, je ne suis pas en état de jouer, a dit Federer aux spectateurs. C'est sûr que j'aurais voulu qu'il en soit autrement. Je ne voulais pas que ça se termine comme ça. Hier soir et aujourd'hui, j'ai tout essayé - antidouleurs, traitements et repos, mais je ne suis pas en condition d'affronter Novak à ce niveau. À mon âge ce serait trop risqué de le faire, et j'espère que vous serez compréhensifs.

«Je voulais personnellement venir m'en excuser. J'ai connu une très belle semaine et j'aime ce tournoi et jouer à Londres, j'y ai beaucoup de beaux souvenirs. J'apprécie grandement votre présence. J'espère avoir la chance de revenir ici et de disputer la finale. Merci beaucoup. Je vous apprécie.»

Samedi, le gagnant de 17 tournois majeurs s'est imposé 4-6, 7-5 et 7-6 (6) contre Wawrinka, un compatriote. Il a paru incommodé au dos en fin de rencontre.

Federer a remporté l'événement six fois, le plus récemment en 2010 et 2011, puis c'est Djokovic qui a régné en 2012 et 2013. Les Finales sont présentées à Londres depuis 2009.

Les ennuis au dos ont aussi été la source des deux autres retraits du tennisman de 33 ans: en quarts de finale à Paris en 2008, ainsi qu'en demi-finales à Doha en 2012.

On ne sait pas encore si Federer pourra se joindre à Wawrinka et le reste des Suisses en finale de la Coupe Davis à Lille en France, le week-end prochain.

Djokovic termine l'année avec un rendement de 58-8, dont des consécrations à Roland-Garros et Wimbledon.

Les organisateurs ont remplacé la finale prévue par deux matchs hors-concours: le Britannique Andy Murray contre Novak Djokovic en simple, puis Murray et John McEnroe en double face à Tim Henman et Pat Cash.

En double, les jumeaux américains Bob et Mike Bryan ont triomphé en battant Ivan Dodig et Marcelo Melo, 6-7 (5), 6-2 et 10-7, méritant ainsi un 103e titre en carrière.

Les favoris ont complété l'année en soulevant 10 trophées ou plus pour une quatrième saison, après 2007, 2010 et 2013. Leur fiche globale en 2014 a été 64-11.

Federer incertain pour la Coupe Davis, selon Djokovic

Il y a «un point d'interrogation» sur la participation de Roger Federer à la finale de Coupe Davis, a assuré dimanche le vainqueur du Masters Novak Djokovic qui a discuté avec le Suisse après l'annonce de son forfait en finale.

«J'ai appris le forfait de Federer pendant le double, pendant que je m'échauffais, a déclaré le N.1 mondial. J'ai parlé avec lui ensuite. Pour la Coupe Davis, lui-même ne sait pas. Il y a un point d'interrogation».

«Je ne pense pas qu'il ait cherché à s'économiser, à se préserver avant la Coupe Davis. Après une finale de Grand Chelem, celle-ci est le match le plus important de la saison. Il ne s'est retiré que trois fois en plus de 1000 matches, il n'y a rien à lui reprocher», a-t-il estimé.

«C'est une situation probablement jamais vue avant, c'est incroyable. Personne n'aime gagner de cette façon, mais c'est comme ça. Moi je ne me sentais pas vraiment à l'aise pendant la cérémonie de remise du trophée», a continué le Serbe de 27 ans.

«Le calendrier est ainsi fait qu'il n'avantage pas vraiment ceux qui vont loin dans les tournois et en Coupe Davis. J'en ai déjà fait l'expérience en récoltant des blessures parce que j'avais trop joué. C'est pareil pour tout le monde, il faut faire avec. Il y a probablement trop d'écart en demi-finales entre les deux matches, l'un joué à 14h, l'autre à 20h», a-t-il encore analysé.

«Je suis probablement au paroxysme de ma carrière et je vais utiliser les années qu'il me reste pour garder cette place. Pour moi, Roland-Garros est aussi toujours un objectif et je vais continuer de me battre pour ça», a encore déclaré le quadruple vainqueur du Masters.

«Ce tournoi est un levier que l'ATP doit actionner pour la promotion du tennis. Depuis 2009, le Masters a été un incroyable succès à Londres mais il faut donner cette opportunité à d'autres villes, sur des nouveaux marchés comme la Chine, le Moyen-Orient», a conclu ce fervent militant du déménagement.