Milos Raonic a poursuivi son parcours, jeudi soir aux Internationaux des États-Unis, avec une victoire de 7-6 (4), 5-7, 6-4 et 7-6 (3) contre l'Allemand Peter Gojowczyk. Le Canadien, cinquième favori du tournoi, affrontait un adversaire plus solide que ne l'indique son 124e rang mondial et il a dû livrer bataille pendant plus de trois heures.

«Je suis heureux d'avoir pu trouver une façon de l'emporter, a dit Raonic, philosophe. J'ai eu de la difficulté à me concentrer sur mon jeu. C'est un adversaire embêtant qui joue avec une toute petite marge d'erreur. Quand il le fait bien, c'est très difficile de le contrer et je l'ai laissé dicter le rythme du jeu pendant un bon moment.

«À la fin, je me suis dit que je devais y aller pour mes coups, et les choses se sont replacées. Pas nécessairement mon meilleur match, mais j'aurai maintenant une autre journée d'entraînement pour corriger des choses et tenter de mieux joueur au prochain tour...»

Un bon test pour Raonic, qui a dû composer avec un vent capricieux qui ne l'a sûrement pas aidé, au service notamment. Même s'il a réussi 26 as, il n'a passé que 60% de ses premières balles et a été victime de trois bris, ce qui est élevé pour lui. Il a heureusement lui aussi brisé le service de son adversaire à trois reprises et s'est montré intraitable dans les deux bris d'égalité.

Et il a remporté pas moins de 80% de ses premiers services, une statistique toujours importante pour lui. «Le vent était embêtant, c'est vrai, mais il l'était pour lui (Gojowczyk) aussi et n'était donc pas vraiment un facteur, a souligné le Canadien. Je suis content de m'être battu comme je l'ai fait et d'avoir trouvé les solutions à la fin.»

Raonic, qui demeure en lice pour toucher une bourse record de 4 millions s'il remporte le tournoi, a reconnu qu'il devrait encore progresser pour espérer atteindre la deuxième semaine du tournoi.

Il devra auparavant affronter au troisième tour le Dominicain Victor Estrella Burgos (80e), un vétéran de 34 ans qui a mis fin jeudi au parcours du jeune Croate Borna Coric (17 ans) en quatre manches de 7-6 (2), 4-6, 6-4 et 6-2.

Encouragé par un public nombreux qui scandait son surnom - «Pico! Pico! Pico!» -, Estrella Burgos n'avait jamais joué en Grand Chelem avant cette saison. Issu d'un milieu modeste, forcé d'interrompre sa carrière pendant quatre ans faute de moyens financiers, il s'est donné une dernière chance cette saison et a atteint le top 100!

Joueur de petite taille - à 5'8, il cédera près d'un pied à Raonic... -, il se déplace bien et pourrait forcer le Canadien à allonger les échanges. Et il aura sûrement encore l'appui d'une bonne légion de spectateurs.

«Je l'avais affronté en 2010 en Coupe Davis, a rappelé Raonic. À l'époque, nous étions classés au même niveau, autour de 300e ou 200e rang, je crois, et le match avait été très serré. J'avais dû sauver quelques balles de match avant de gagner en cinq manches.

«Mais ça fait déjà quatre ans et ça ne veut plus rien dire. Nous ne sommes plus les mêmes joueurs. Je suis maintenant, quoi, septième, sixième, alors que lui est dans le top 100! Et tant mieux si la foule est enthousiaste. J'ai connu cela en Coupe Davis, et ça ne me dérange pas, au contraire!»