Rafael Nadal est en quête d'un neuvième titre aux Internationaux de France et le seul qui peut désormais contrarier ses ambitions est Novak Djokovic.

Nadal détient déjà le record de huit titres et son palmarès en carrière à Roland Garros s'élève à 65-1. Une autre victoire sur la terre battue ocre fera de lui le seul joueur masculin à avoir remporté le tournoi cinq fois d'affilée et lui procurera un 14e titre du Grand Chelem - ex aequo au deuxième rang avec Pete Sampras.

L'Espagnol, première tête de série, s'est assuré sa présence en finale grâce à une victoire aisée aux dépens d'Andy Murray, le champion de Wimbledon, 6-3, 6-2, 6-1 sur le court Philippe Chatrier, le stade que Nadal affectionne le plus.

Djokovic, deuxième tête de série, a pour sa part vaincu Ernests Gulbis 6-3, 6-3, 3-6, 6-3 dans l'autre demi-finale.

Nadal a vaincu Djokovic à leurs cinq confrontations aux Internationaux de France, en commençant par une victoire en quarts de finale en 2006. Ils se sont de nouveau croisés en demi-finales en 2007, 2008 et 2013 et en finale en 2012.

«Ce n'est rien de nouveau pour lui d'être en finale. C'est certain qu'il est animé de la motivation de gagner Roland-Garros pour la première fois, a précisé Nadal en parlant de Djokovic. Mais il a aussi la pression de gagner pour la première fois. J'ai la pression de vouloir gagner et la motivation d'obtenir un neuvième titre.»

Djokovic a toutefois eu le meilleur sur Nadal à leurs quatre derniers face à face, dont sur la terre battue en finale à Rome le mois dernier.

«Je vais essayer d'être agressif, car c'est la seule façon dont je peux gagner contre lui, a analysé Djokovic. Je sais, bien évidemment, que c'est le terrain où il est le plus dominant. Il y a subi une seule défaite en carrière. C'est ici qu'il joue à son mieux.»

Le vainqueur de la finale de dimanche sera le numéro un mondial, lundi matin. Nadal est actuellement au sommet, mais il doit poursuivre sa séquence de 35 victoires à Paris pour y demeurer. Il a joué tel un numéro un, vendredi.

Nadal s'est emparé d'une avance rapide de 3-0 au premier set, puis il a de nouveau réussi le bris au début des deuxième et troisièmes sets. L'Espagnol a obtenu six balles de bris dans le match et il les a toutes converties.

Murray, pour sa part, n'a même pas été en mesure de mériter une balle de bris.

«C'était une dure journée pour moi. C'était une mauvaise, très mauvaise journée, a avoué Murray, qui cherchera maintenant à défendre avec succès son titre à Wimbledon. Je dois rebondir au plus vite, car je ne suis pas particulièrement heureux de la façon dont j'ai joué.»

Outre ses huit titres à Roland Garros, Nadal a aussi gagné deux fois à Wimbledon, deux fois aux Internationaux des États-Unis et une fois en Australie. Sampras a remporté 14 titres majeurs en carrière, mais jamais les Internationaux de France. Roger Federer est le détenteur du record avec 17 titres en Grand Chelem.

Avant l'affrontement Nadal-Murray, Djokovic, deuxième tête de série, a dicté le rythme du match sur le court Philippe Chatrier, laissant Gulbis commettre des fautes directes. Le puissant Letton, qui disputait sa première demi-finale d'un tournoi du Grand Chelem, a totalisé 44 fautes directes dans le match.

Djokovic compte six titres majeurs à son palmarès mais il lui manque une victoire à Roland Garros pour s'assurer un Grand Chelem en carrière. Il avait disputé la finale à Paris en 2012, s'inclinant face à Nadal.

Djokovic a été bousculé en début de match mais il est parvenu à sauver deux balles de bris pour faire 2-2.

Quelques minutes plus tard, il a pris le contrôle pour de bon. Il a eu besoin de trois tentatives pour s'assurer son premier bris du match et il l'a finalement obtenu quand Gulbis a expédié à l'extérieur l'un de ses nombreux coups droits. C'est aussi lors de ce jeu que Gulbis a commis l'une de ses cinq doubles fautes. Sa deuxième est survenue lors du dernier jeu du set, quand Djokovic a de nouveau réussi le bris. Et sa troisième s'est produite quand il tirait de l'arrière 4-3 au deuxième set, offrant un autre bris au Serbe.

«Je ne suis pas habitué à jouer ce genre de gros matchs, a confié Gulbis. C'est tout à fait normal que j'ai ressenti une nervosité supplémentaire. J'étais tendu.»

Gulbis a offert une meilleure résistance au troisième set. En avance 3-2, il a de nouveau obtenu deux balles de bris mais n'est pas parvenu à gagner le jeu.

Deux jeux plus tard, il n'a toutefois pas raté sa chance cette fois, brisant Djokovic pour prendre les devants 5-3 avant de servir pour la manche avec son 11e as.

Les deux joueurs ont échangé des bris au quatrième set, et Djokovic a fait de nouveau le bris pour mener 5-3 quand Gulbis, auteur d'une autre double faute dans ce jeu, y est allé d'un revers trop long.

Djokovic a gagné le dernier jeu sans céder un seul point à son adversaire.

Après deux semaines d'un ciel couvert et de températures fraîches, le soleil brillait sur le court central et les deux joueurs ont cherché à se garder au frais.

Djokovic et Gulbis se sont enroulés autour du cou une serviette avec des cubes de glace, comme les joueurs le font souvent aux Internationaux d'Australie, alors que le mercure a grimpé à 28 degrés, vendredi.

Djokovic a amélioré sa fiche à 5-1 dans ses confrontations contre Gulbis, un joueur de 25 ans qui avait démontré dans son adolescence le potentiel de devenir une vedette du circuit.