Le statut de tenante du titre n'a pas plus réussi à Victoria Azarenka mercredi à Melbourne qu'à Novak Djokovic la veille, la Biélorusse s'arrêtant elle aussi en quarts de finale des Internationaux d'Australie, étouffée par le jeu raffiné d'Agnieszka Radwanska.

L'Australie en avait assez des têtes couronnées et a décidé de faire place nette. Djokovic, no 2 mondial et triple tenant du titre, s'était incliné mardi face au Suisse Stanislas Wawrinka, après 25 victoires consécutives à Melbourne.

Azarenka, également no 2 mondiale, et double tenante du titre, a connu la même destinée que le Serbe, restant bloquée à 18 victoires d'affilée, après cette défaite (6-1, 5-7, 6-0) devant Radwanska.

C'est la première fois de l'ère Open (depuis 1968) que les deux champions sortants sont éliminés en même temps au niveau des quarts de finale.

Le tableau féminin a maintenant perdu ses trois premières têtes de série: l'Américaine Serena Williams (no 1), Azarenka et la Russe Maria Sharapova (no 3). Un nom inédit figurera donc samedi au palmarès.

Aucune des quatre demi-finalistes ne s'est en effet jamais imposée à Melbourne. Joueuse la mieux classée encore en course, la Chinoise Li Na (no 4), finaliste en 2011 et 2013 en Australie, est aussi la seule à avoir déjà gagné un tournoi du Grand Chelem (Roland-Garros 2011).

Azarenka ne pourra pas accomplir son ambition de devenir la première joueuse à réussir le triplé en Australie depuis la Suissesse Martina Hingis (1997-1999).

La Biélorusse était la seule joueuse à avoir accédé aux quarts de finale sans perdre le moindre set. Elle n'avait concédé que 19 jeux en route. D'ailleurs, sur ses 18 victoires précédentes à Melbourne, elle n'avait lâché que quatre sets.

Mais Radwanska, qui pourrait lui chiper la place de no 2 mondiale si elle venait à remporter le titre, a joué un match parfait. Elle a embrouillé Azarenka, grâce à sa science tactique et à son magnifique toucher.

Un chef d'oeuvre au troisième set

Celle-ci s'est montrée trop imprécise (47 fautes directes) et sa réaction d'orgueil au deuxième set n'a pas masqué ses lacunes du jour. Elle n'a d'ailleurs pas été tendre avec elle-même après coup.

«Je me suis montrée un peu trop entêtée, à toujours faire la même chose, toujours rater les mêmes coups», a-t-elle regretté. «Elle a tout fait un peu mieux que moi. Je la regardais juste. J'étais un peu spectatrice.»

Radwanska, qui était devenue en 2012 à Wimbledon la première Polonaise depuis 1939 à atteindre la finale d'un tournoi du Grand Chelem, a délivré un chef d'oeuvre de troisième set, gratifiant le public de coups somptueux.

Cette victoire est significative pour elle qui, malgré sa régularité (sept quarts de finale sur les neuf derniers tournois du Grand Chelem), peinait face aux joueuses du top 2 (4 victoires sur 20 avant ce match).

«C'est difficile de jouer quelqu'un contre qui avez si souvent perdu avant», a observé la Polonaise, qui avait été battu par Azarenka lors de leurs sept derniers matches.

«Je suis très contente de jouer ma première demi-finale ici», a-t-elle indiqué. «Plusieurs têtes de série ont été éliminées, mais ça ne veut pas dire que ça va être plus facile.»

Elle affrontera Dominika Cibulkova (no 20), qui avait auparavant évincé une Simona Halep (no 11) complètement dépassée par les événements (6-3, 6-0).

La Slovaque, qui a déjà disputé une demi-finale d'un tournoi du Grand Chelem, en 2009 à Roland-Garros, a fait jouer son expérience contre la Roumaine (22 ans), aux jambes bien flageolantes.