Rafael Nadal dit qu'il n'a pas changé d'idée malgré ses succès sur le dur: il estime toujours qu'il y a trop de tournois disputés sur ce genre de surface. C'est juste qu'il a cessé d'essayer de changer le système.

L'Espagnol, qui a repris le premier rang mondial à Novak Djokovic, lundi, a compilé une fiche de 27-1 sur les surfaces dures cette année. Il a notamment remporté les Internationaux des États-Unis pour la deuxième fois et raflé trois titres en série Masters dans ce contexte.

Le fait qu'il ait été aussi dominant sur cette surface est l'aspect le plus surprenant de son retour au jeu après une pause de sept mois attribuable à une blessure au genou gauche. Plusieurs croyaient qu'il souffrirait sur le dur.

Alors qu'il participe au Masters de Shanghai, cette semaine, Nadal a dit qu'il croit encore qu'il y a trop de tournois sur le dur, mais qu'il a cessé de tenter d'influencer les autorités de l'ATP.

«Je ne fais plus de politique et je ne veux plus en faire, a-t-il déclaré. Même si vous avez des idées fortes et même si vous croyez qu'il est possible de changer des choses, je sais qu'il y a toujours un mur qui se dresse et qui est impossible à franchir.»

Celui qui a remporté 13 épreuves du Grand Chelem a longtemps milité en faveur d'un calendrier de tournois plus court et de la tenue de plus de matchs sur terre battue, afin que la saison soit moins dure physiquement pour les joueurs. Il voulait ainsi réduire le risque de blessures pouvant mettre fin à une carrière.

«C'est quelque chose qui, je crois, serait juste pour les prochaines générations s'ils peuvent jouer sur une surface moins dure sur le corps, essayer d'avoir de plus longues carrières et tenter d'être en meilleure santé une fois que leurs carrières seront terminées», a affirmé Nadal, tout en ajoutant qu'il n'aura probablement pas la chance de vivre cela.

De son côté, Djokovic a dit partager les frustrations de Nadal en ce qui concerne la lenteur avec laquelle les changements viennent des hautes sphères du tennis.

«Cela fait plus de cinq ans que nous avons tous tenté de différentes façons d'influencer certaines choses en ce qui regarde le calendrier, les tournois, différents formats, a dit le Serbe. Mais le système est solidement enraciné à l'intérieur. C'est très difficile à changer.

«Je comprends pourquoi Rafa dit qu'il en a assez parce qu'en bout de ligne, tu ne peux pas tout faire tout seul. C'est plus profond que cela.»

Ces dernières années, Nadal et Andy Murray ont été les critiques les plus virulents de conditions imposées par l'ATP. Le joueur britannique avait même évoqué l'idée d'une grève, il y a deux ans, si les organisateurs du circuit ne prenaient pas leurs doléances au sérieux.

Nadal a ensuite critiqué Roger Federer, à l'approche des Internationaux d'Australie de l'an dernier, après que ce dernier eut laissé d'autres joueurs réclamer des changements sans s'engager lui-même.

Maintenant, il semble que Nadal restera à l'écart lui aussi.

«Ce que je dis, je le dis parce que c'est quelque chose que je ressens, a-t-il déclaré. Si quelqu'un à l'ATP me le demande, je vais dire les mêmes choses. Mais comme ç'a toujours été le cas, rien ne va changer.»