«C'est une grande responsabilité de représenter son pays en compétition. Il faut le faire avec fierté, mais aussi avec dignité. Ce week-end, en Serbie, on a perdu, certes, mais on l'a fait de façon très digne, et je suis certain que nos adversaires et tout le monde du tennis en ont pris note...»

Martin Laurendeau se remettait doucement de ses émotions, hier midi au stade Uniprix, où il était venu saluer ses collègues de Tennis Canada. Rentré la veille de Belgrade avec toute l'équipe canadienne de Coupe Davis, il a pris quelques minutes pour revenir sur le parcours exceptionnel de sa troupe.

«On est encore un peu déçu, bien sûr, a-t-il avoué. On s'est mis à rêver, à 2-1, avec la perspective de jouer la finale chez nous, si on gagnait. Mais on savait aussi que le dernier point serait le plus dur à aller chercher contre une équipe qui misait sur le numéro un mondial et sur un joueur du niveau du top 10...»

Laurendeau estime toutefois que cette défaite va aider ses joueurs à faire encore mieux la prochaine fois. «L'année dernière, pour notre retour dans le Groupe mondial après plusieurs saisons en zone Amérique, nous avions affronté les Français au premier tour. Ils nous avaient vite ramenés sur terre, mais toute l'équipe a énormément appris de cette défaite.

«Je crois que ça pourrait être la même chose après cette demi-finale perdue contre la Serbie. Les joueurs ont découvert qu'ils pouvaient rivaliser avec les meilleurs, même à l'étranger, et ils vont aborder la prochaine saison avec des ambitions encore plus élevées.»

Les Canadiens n'auront pas à patienter longtemps pour connaître leur prochain adversaire, puisque le tirage au sort aura lieu ce matin (10h GMT) à Londres. Désormais septième tête de série, l'équipe canadienne va affronter une des équipes ayant remporté les rencontres de barrage, le week-end dernier, soit l'Allemagne, l'Australie, la Belgique, la Grande-Bretagne, l'Italie, le Japon, les Pays-Bas ou la Suisse.

Pour l'instant, on sait qu'une rencontre contre les Italiens serait disputée là-bas, alors que les Néerlandais devraient venir au Canada. Tous les autres scénarios impliqueraient un tirage au sort pour déterminer le pays hôte.

«Il y a un peu de chance dans la Coupe Davis, comme celle qui nous a permis de jouer quatre rencontres consécutives à la maison, a rappelé Laurendeau. Mais l'équipe a acquis beaucoup d'expérience et une nouvelle maturité.

«Nos deux meilleurs joueurs, Milos (Raonic) et Vasek (Pospisil), n'auront que 23 ans en 2014, et nous pourrons encore compter sur un formidable joueur de double en Daniel Nestor. Il a connu une saison difficile personnellement, mais il a remporté ses deux derniers matchs de Coupe Davis, 15-13 et 10-8 en cinquièmes manches, chaque fois en près de 4 heures et 30 minutes. C'est phénoménal pour un joueur de 41 ans, et ce sera important de pouvoir encore compter sur lui pour une autre (dernière?) saison.»

On a par ailleurs appris hier que la blessure de Pospisil n'était pas aussi grave qu'on l'avait craint à la fin de son match contre Tipsarevic, dimanche. «Il a fallu le porter sur nos épaules pour aller aux conférences de presse, et ça n'augurait pas bien», a noté Laurendeau.

«Mais il n'y a pas de déchirure et il devrait pouvoir revenir au jeu bientôt. En fait, il voudrait déjà retourner sur les courts tant il est compétitif!»

Le directeur du développement à Tennis Canada, Louis Borfiga, était également à Belgrade, et il est aussi revenu emballé. «Nous voulions simplement remporter une première victoire en Groupe mondial et nous sommes allés en demi-finale, a-t-il souligné. L'objectif, maintenant, ce sera de gagner la Coupe Davis, et il faudra travailler encore plus fort pour le faire!»