Rafael Nadal est encore une fois allé au bout de lui-même, lundi soir à New York, pour remporter la finale des Internationaux des États-Unis devant le Serbe Novak Djokovic. L'Espagnol s'est imposé en quatre longues manches de 6-2, 3-6, 6-4 et 6-1.

Toujours au maximum, capable de sortir des coups extraordinaires quand on ne l'attendait plus ou simplement de soutenir les échanges jusqu'à ce que son adversaire commette une erreur, Nadal a donné une formidable démonstration de tennis.

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Le match de 3 heures et 21 minutes a été ponctué par plusieurs très longs échanges, dont un de 54 coups (remporté par Djokovic), qui ont poussé les deux joueurs aux limites de leur résistance. C'est toutefois Djokovic qui a craqué le premier.

Après avoir subi la loi de Nadal en première manche, le numéro un mondial semblait pourtant avoir pris le contrôle du match avec un bris d'avance dans la troisième manche et une maîtrise parfaite de tous ses coups. Multipliant les coups gagnants, le Serbe bousculait sans cesse son rival qui semblait incapable de trouver les solutions.

Il a toutefois suffi d'un bref passage à vide de Djokovic au milieu de la troisième manche, deux ou trois coups moins bien réfléchis, pour relancer son adversaire. Galvanisé par sa remontée et une avance de deux manches à une, Nadal n'a plus rien lâché et il a remporté neuf des dix derniers jeux du match.

«Cette victoire est très spéciale, très émouvante pour moi après ce que j'ai eu à vivre l'an dernier. Il n'y a sans doute que mon équipe qui sait vraiment ce que cela signifie pour moi», a avoué celui qui n'avait pas joué à New York en 2012 en raison de blessures aux genoux qui l'ont écarté des courts pendant plus de sept mois.

«Chaque match contre Novak est spécial, a poursuivi Nadal. Personne ne me force à me dépasser comme il est capable de le faire. Il connaît une carrière extraordinaire, a remporté plusieurs victoires importantes, plusieurs fois contre moi, et je ne doute pas qu'il en gagnera encore.»

Nadal a ainsi enlevé un 13e titre majeur, un deuxième à New York. Il n'est devancé en Grand Chelem que par le Suisse Roger Federer (17) et l'Américain Pete Sampras (14). L'Espagnol, qui présente une fiche parfaite de 22-0 cette saison sur le ciment (60-3 au total), a aussi remporté son 10e titre de la saison, sa meilleure performance en carrière, et il a toutes les chances de terminer la saison au premier rang du classement mondial.

Nadal a touché une bourse de 3,6 millions pour sa victoire, dont un boni de 1 million pour avoir auparavant remporté le titre de la série de tournois qui menait aux Internationaux des États-Unis.

Dur pour Djokovic

Djokovic, qui disputait une quatrième finale d'affilée aux Internationaux des États-Unis, en a perdu trois, dont deux contre Nadal. «Il était trop bon aujourd'hui [lundi] et mérite amplement sa victoire, a-t-il insisté après sa défaite. "Rafa" connaît une saison extraordinaire, l'une des meilleures de l'histoire du tennis.»

Le Serbe, qui avait été l'un des rares joueurs à battre Nadal cette saison - en finale à Monte-Carlo -, croyait d'autant plus en ses chances qu'il est en principe supérieur sur le ciment. «C'est très décevant de perdre de cette façon, car je n'ai pas pu trouver la façon de revenir dans le match, après la troisième manche. Pourtant, je jouais bien à ce moment-là.»

Djokovic, qui reste numéro un mondial pour l'instant, sait qu'il aura de la difficulté à garder son premier rang, mais il n'entend pas le céder sans se battre. «Demain est un autre jour, a-t-il rappelé. Tant que j'aurai cette faim de victoire en moi, je vais continuer de jouer avec tout mon coeur.»

Il devra maintenant rentrer rapidement en Serbie où l'attendent les autres membres de l'équipe nationale de Coupe Davis qui doivent affronter les Canadiens, ce week-end, en demi-finale de la compétition. En plus de la fatigue mentale et physique, il devra composer avec une délicate transition des courts de ciment de New York à celui de terre battue qu'on a aménagé spécialement à l'Arena de Belgrade.

Martin Laurendeau et ses joueurs ne pouvaient sans doute espérer un meilleur scénario.