Le N.2 mondial Rafael Nadal affrontera samedi le Français Richard Gasquet en demi-finale de l'US Open après sa facile victoire 6-0, 6-2, 6-2 mercredi contre son compatriote Tommy Robredo, tête de série N.19.

Gasquet, 9e mondial, s'était qualifié plus tôt dans la journée en battant l'Espagnol David Ferrer (N.4) sur le score de 6-3, 6-1, 4-6, 2-6, 6-3.

Les autres quarts de finale opposent jeudi le N.1 mondial Novak Djokovic à Mikhail Youzhny (tête de série N.21) et le N.3 mondial Andy Murray au Suisse Stanislas Wawrinka (tête de série N.9).

«C'est mon meilleur match du tournoi jusque-là, ça fait du bien de progresser de match en match», a déclaré le Majorquin après sa septième victoire en autant de matches face à Robredo, 22e à l'ATP, qui avait empêché un rendez-vous entre Nadal et Roger Federer en battant le Suisse en 8e de finale.

Robredo a encaissé huit jeux d'affilée avant de pouvoir en placer un, après 38 minutes de jeu. Le premier set, dans lequel Robredo n'a marqué que cinq points, a duré seulement 22 minutes. Cette rencontre de 1 h 40 est le quart de finale le plus court à l'US Open depuis 1988 et un match entre Ivan Lendl et Derrick Rostagno.

Après cinq matches à New York, Nadal n'a toujours pas perdu son service (en 67 jeux). Contre Robredo, il n'a pas eu une balle de break à défendre.

Grâce à cette vingtième victoire, l'Espagnol de 27 ans a préservé son bilan parfait sur dur cette saison.

Il a déjà remporté la bagatelle de neuf titres en 2013, dont trois Masters 1000 sur dur (Indian Wells en mars et Montréal et Cincinnati en août).

L'Espagnol effectue la meilleure saison de sa carrière alors même qu'il n'est revenu qu'en février d'une sérieuse blessure à un genou qui l'avait éloigné des courts pendant sept mois, manquant notamment les jeux Olympiques, l'US Open et l'Open d'Australie.

Nadal, vainqueur de Flushing Meadows en 2010, peut redevenir N.1 mondial à l'issue de l'US Open s'il remporte le titre et que le Novak Djokovic ne parvient pas en finale.

Gasquet bat Ferrer

Gasquet, joueur de 27 ans dont la seule autre demi-finale en tournoi majeur remontait à six ans (Wimbledon 2007), s'est imposé l'une de ses bêtes noires. Le 9e joueur mondial n'avait plus battu Ferrer depuis 2008 et comptait face à lui huit défaites en neuf matches avant de se présenter sur un court central Arthur-Ashe baigné de soleil.

Ses difficultés étaient telles face au Valencien de 31 ans qu'il ne lui avait jamais pris un set en dehors de sa victoire en 2008 à Toronto.

«C'est merveilleux, a déclaré le Français sur le court après un combat de 3h23. Cette victoire signifie tellement pour moi. La première fois que j'ai joué une demi-finale de Grand Chelem, j'avais seulement 21 ans.»

«J'ai bien démarré le match, j'ai vu qu'il était nerveux et j'en ai profité mais David est un battant redoutable et il a fallu que je lutte, car j'étais fatigué après mon match difficile contre Raonic (4h40 de jeu en 8e de finale lundi, ndlr). J'ai l'expérience des matches en cinq sets, j'en ai joué beaucoup dans ma carrière.»

Pour forger sa première victoire sur dur depuis six ans contre un joueur du Top 4, Gasquet a déstabilisé Ferrer dès les premiers échanges, dictant le jeu du fond du court avec ses longs revers et avec des incursions au filet conclues par de belles volées. Gasquet a récité un excellent tennis durant les deux premiers sets, bouclés en 1h10, profitant également de la générosité adverse.

Mais l'Espagnol, reconcentré, a retrouvé ses vertus d'inlassable défenseur au troisième set et Gasquet a commencé à descendre de son nuage.

Moins précis en revers et maintenant forcé de jouer de longs échanges, le Français n'a pas su tenir sa mise en jeu. Mené d'un break dans le quatrième set, Gasquet a dû négocier un cruel sixième jeu, long de 13 minutes, dans lequel il a eu trois balles de débreak. Sans succès. Signe que Ferrer, qui avait déjà l'ascendant physique, a pris là un avantage psychologique important en les sauvant, Gasquet a cédé son service dans la foulée.

A partir de là, le Français a commencé une bataille pour sa survie. Et il a livré un magnifique combat. Il a montré son envie et sa motivation avec un passing croisé de coup droit au cinquième jeu du dernier set qui lui a arraché un rugissement de satisfaction. Acharné en défense et fort d'une confiance retrouvée, il a de nouveau acculé Ferrer à l'erreur, comme en début de match.

Trois fautes directes et une double faute de l'Espagnol ont offert à Gasquet un break crucial pour mener 4-2. Il a ensuite capitalisé sur ses jeux de service, avec brio et sang froid, pour lever le poing rageur du vainqueur.