Capitaine de l'équipe canadienne de Coupe Davis depuis presque 10 ans, Martin Laurendeau a vécu des saisons difficiles avant de voir éclore ce qu'il convient maintenant d'appeler la «génération dorée» du tennis canadien.

Milos Raonic et Vasek Pospisil ont amené l'équipe canadienne en demi-finale de la compétition cette saison, et qui sait jusqu'où ils iront après leurs performances des derniers jours. Laurendeau, dont on a pu mesurer les talents d'analyste ce week-end à la télévision, suit les deux joueurs depuis plusieurs années déjà.

«Milos a un talent exceptionnel, mais il est aussi et surtout extrêmement ambitieux, a souligné Laurendeau. C'est la seule façon d'atteindre le sommet, comme il est en train de le faire. Cela fait déjà plusieurs années qu'il se voit dans le top 10 et il a toujours travaillé en fonction de cet objectif.

«Il est aussi très intelligent [ses deux parents sont ingénieurs] et a su prendre les bonnes décisions jusqu'ici dans sa carrière. Cette saison, il n'a pas hésité à changer d'entraîneur afin de développer un style de jeu plus offensif. Ses résultats en ont souffert pendant quelques mois, mais on a vu cette semaine que c'était le bon choix.»

«Quant à Vasek, c'est un athlète incroyable doté d'une endurance exceptionnelle. Il a disputé plusieurs matchs marathons en Coupe Davis et m'a toujours étonné par sa capacité à revenir encore plus fort quand on le croit au bout du rouleau.»

Cette grande résistance, un gros service et un enthousiasme inébranlable sont les meilleurs atouts de Pospisil, qui est ainsi très complémentaire de Raonic, un joueur plus calme et plus à l'aise dans les échanges courts.

La montée en puissance des deux Canadiens confirme évidemment la place du pays parmi les puissances du tennis masculin en Coupe Davis. «Les autres équipes n'aimaient déjà pas venir nous affronter ici, à l'intérieur sur des surfaces rapides, a rappelé Laurendeau. Et nous avons montré pourquoi en disposant des Espagnols et des Italiens.

«Mais nous sommes maintenant redoutés même à l'étranger. Les Serbes ont choisi de nous affronter sur la terre battue, en demi-finale en septembre, alors pourtant que Novak Djokovic, le numéro un mondial, préfère le ciment.

«Il aura sans doute joué le week-end précédent à New York dans les dernières rondes de l'Omnium des États-Unis, peut-être même le lundi soir en finale, et devra venir jouer sur la terre battue, pratiquement sans préparation, simplement parce que nous sommes meilleurs sur le ciment.

«Cela témoigne de la puissance du Canada, de notre nouvelle réputation, poursuit Laurendeau. Et le plus beau dans tout ça, c'est que nos meilleurs joueurs sont encore loin de leur meilleur niveau. Milos et Vasek sont parmi les plus jeunes joueurs du top 50. Au tennis, un athlète arrive dans ses meilleures années à 24, 25 ans et reste au top jusqu'à la fin de la vingtaine, parfois même plus longtemps.

«En un sens, cette Coupe Rogers et cette belle saison ne sont que le début d'une belle aventure. Surtout qu'il y en a d'autres qui poussent derrière - Filip Peliwo, par exemple - et que les vétérans - Dancevic, Levine, Polansky... - ont encore de belles saisons devant eux.»