On a retrouvé le Milos Raonic des meilleurs jours, hier soir au stade Uniprix, quand le numéro un canadien a aisément disposé du Russe Mikhail Youzhny (25e mondial) en deux manches de 6-4, 6-4.

Le 13e mondial a été beaucoup plus solide que la veille, maîtrisant parfaitement ses services avec 13 as et aucune balle de bris contre lui. Il lui a suffi de convertir deux des quatre balles de bris qu'il a obtenues pour enlever une victoire sans histoire.

«Je contrôlais vraiment mon jeu, a reconnu le joueur de 22 ans. Il (Youzhny) aime les longs échanges qui lui permettent de trouver son rythme. J'ai donc tenté de raccourcir les échanges en y allant pour mes coups dès que j'en avais l'occasion.

«C'est de cette façon que j'essaie de jouer maintenant, et cela m'a vraiment réussi ce soir.

«J'étais à l'aise à la volée et tous mes coups me semblaient plus faciles. Mais cela ne veut pas dire qu'il faut cesser de travailler, bien au contraire...»

Raonic n'avait pas joué un tel match depuis plusieurs semaines et la performance va sûrement aider sa confiance, ce soir, alors qu'il affrontera le vainqueur du match disputé tard hier soir entre l'Argentin Juan Martin del Potro (6e favori) et le Croate Ivan Dodig. Une victoire lui permettrait d'égaler sa performance de l'an dernier à la Coupe Rogers, quand il avait atteint les quarts de finale, à Toronto.

Et Raonic ne sera pas le seul Canadien en action puisque Vasek Pospisil a aussi triomphé hier. On n'avait plus vu deux Canadiens au troisième tour depuis 1989 (Grant Connell et Andrew Sznajder).

Pospisil continue!

Vasek Pospisil avoue être particulièrement à l'aise devant ses partisans et il l'a encore démontré hier après-midi en prenant la mesure du vétéran tchèque Radek Stepanek (51e), 6-2, 6-4.

«Je suis un joueur très émotif et je n'hésite pas à le montrer sur le court, a-t-il expliqué. Encore aujourd'hui, les spectateurs ont été formidables. Ça a été moins difficile que contre Isner (au premier tour) et ça me fera du bien de souffler un peu avant mon prochain match...»

Vainqueur d'un challenger à Vancouver, dimanche dernier, arrivé par l'avion de nuit lundi matin, le joueur de 23 ans n'a pas vraiment eu le temps de récupérer depuis. Victime de la mononucléose à la fin de 2012, il a commencé sa saison lentement, mais connaît un été remarquable.

«On dirait que tout ce sur quoi nous avons travaillé au cours des derniers mois tombe en place juste au bon moment, a estimé le joueur de Vancouver. Je me sens vraiment en confiance présentement. Chaque fois que j'entre sur le court, je crois en mes chances, quel que soit l'adversaire.»

Il aura justement besoin d'une bonne dose de confiance, aujourd'hui au troisième tour, alors qu'il se mesurera au sixième mondial, le Tchèque Tomas Berdych, pour une place en quarts de finale. Le joueur de 23 ans, qui a vécu plusieurs années à Montréal quand il était pensionnaire du Centre national d'entraînement, est déjà assuré de s'approcher du top 60 mondial dans le prochain classement.

«Au début de l'année, avec mon nouvel entraîneur Frédéric Fontang, nous avions convenu que je pouvais viser le 50e rang à la fin de la saison. La mononucléose nous a fait douter un peu du réalisme de cet objectif, mais on dirait que j'aurai des chances de l'atteindre.»

Dancevic et Peliwo s'arrêtent

Opposé au géant polonais Jerzy Janowicz (18e), la révélation de Wimbledon, l'Ontarien Frank Dancevic a encore offert une performance spectaculaire, répliquant aux puissants services de son rival par du jeu offensif et une détermination sans faille.

Le match est resté indécis jusqu'au bout. Mené 6-7 (5), 6-3, 4-5, Dancevic a bien failli créer l'égalité encore une fois, mais Janowicz a repoussé deux balles de bris avant d'enlever le point et la manche décisive, 6-4.

Le cinquième Canadien, le jeune Filip Peliwo, qualifié pour le deuxième tour après le retrait sur blessure du Finlandais Jarkko Nieminnen, a lui aussi bien failli causer une grosse surprise face à l'Ouzbek Denis Istomin (66e). Le joueur de 19 ans, seulement 355e du classement mondial (il a reçu un laissez-passer), a forcé son rival à jouer trois manches et plus de deux heures et dix minutes avant de s'incliner 3-6, 6-3 et 3-6.

«J'y ai cru, a-t-il confié. Après avoir gagné la deuxième manche, j'étais convaincu que j'allais le battre et il s'en est fallu de peu. Je ne peux toutefois qu'être content de ma performance, aujourd'hui et toute la semaine. J'ai vu que j'étais près de pouvoir rivaliser avec les joueurs du top 50 et je vais quitter Montréal avec le plein de confiance.»