Rafael Nadal, Roger Federer et maintenant Serena Williams... une troisième superstar du tennis est tombée lundi à Wimbledon, où l'Allemande Sabine Lisicki a créé une énorme sensation en battant en huitièmes de finale la N.1 mondiale et tenante du titre en trois sets 6-2, 1-6, 6-4.

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Si l'élimination de l'Espagnol et du Suisse avaient déjà stupéfié le All England Club, celle de l'Américaine était presque inimaginable aussi tôt dans la compétition tant elle semblait intouchable après son succès à Roland-Garros, son seizième en Grand Chelem.

La quintuple championne de Wimbledon n'avait perdu que trois matches sur les 76 derniers disputés en un peu plus d'un an et restait sur 34 succès d'affilée depuis le mois de février, la meilleure série de sa carrière. Après les éliminations prématurées de Maria Sharapova et de Victoria Azarenka, personne n'aurait misé un penny sur une autre joueuse qu'elle pour la victoire finale.

On avait oublié parmi les possibles trouble-fête Sabine Lisicki, une spécialiste du gazon âgée de 23 ans, dotée d'une énorme première balle et d'une grande confiance en elle après avoir déjà joué une demi-finale (2011) et deux quarts de finale (2009, 2012) à Londres.

« J'avais fait trois bons matches depuis le début du tournoi. Je suis entrée sur le terrain pour gagner », a assuré l'Allemande, persuadée qu'elle pouvait poursuivre dans son excellente habitude: faire chuter à Wimbledon la championne récemment couronnée à Roland-Garros, comme elle l'avait déjà fait à trois reprises en battant Svetlana Kuznetsova, Li Na et Maria Sharapova.

Serena Williams n'a certes pas fait un très bon match et a paru étonnamment indolente au troisième set, lorsqu'elle n'a pas su boucler le match alors qu'elle menait 3 jeux à 0. Mais elle a aussi été victime d'une joueuse en état de grâce, qui a servi à la perfection et a tapé très fort depuis la ligne de fond de court, à part lors d'un passage à vide au deuxième set.

« Pas une chèvre »

« Ce n'est pas une chèvre! Je savais que ça allait être dur. Elle a un des plus gros services du circuit, elle est très rapide et elle ramène beaucoup de balles », a dit l'Américaine de 31 ans, relativisant sa contre-performance.

Après ce coup d'éclat, Lisicki a une bonne carte à jouer dans un tableau où ne subsistent que trois Top 10: la Polonaise Agnieszka Radwanska et la Chinoise Li Na, qui s'affronteront en quarts, et la Tchèque Petra Kvitova, vainqueur surprise en 2011. Les quarts sont complétés par l'Américaine Sloane Stevens, la Française Marion Bartoli, la Belge Kirsten Flipkens et l'Estonienne Kaia Kanepi, future adversaire de l'Allemande.

Dans le tableau masculin, après le grand chambardement de la première semaine, il n'y a pas eu de grosse surprise en huitièmes de finale. Andy Murray s'est débarrassé facilement du vétéran russe Mikhaïl Youzhny en trois sets. C'est la sixième fois d'affilée que l'Ecossais atteint les quarts de finale à Wimbledon, mais jamais la route n'a semblé si ouverte.

Après un match contre l'Espagnol Fernando Verdasco, le champion olympique jouera son billet pour une deuxième finale consécutive contre un joueur venu de Pologne, soit Lukasz Kubot, soit le géant Jerzy Janowicz (2,03 m), qui sera largement favori avec son énorme service. Une grande première pour ce pays qui n'avait jamais eu de représentant dans le dernier carré d'un Grand Chelem chez les hommes.

Aussi solide que le Britannique, Novak Djokovic s'est sorti en trois sets (6-1, 6-4, 7-6) d'un huitième de finale potentiellement compliqué contre le vieil Allemand Tommy Haas, qui avait gagné leurs deux précédents duels sur gazon en 2009. Mais depuis le Serbe est devenu un autre joueur. Dans son cinquième quart de finale consécutif, il affrontera le Tchèque Tomas Berdych, vainqueur du jeune Australien Bernard Tomic en quatre manches.

Le deuxième quart de finale du haut du tableau opposera Juan Martin Del Potro et David Ferrer, passés sans problèmes face à l'Italien Andreas Seppi et au Croate Ivan Dodig.