Novak Djokovic, N.1 mondial, a rappelé à Grigor Dimitrov qui restait le maître, en renvoyant le jeune Bulgare à ses études en trois sets 6-2, 6-2, 6-3, samedi au troisième tour de Roland-Garros.

Dimitrov, présenté depuis longtemps comme un potentiel futur N.1, avait commis l'affront d'éliminer le Serbe dès le deuxième tour du tournoi de Madrid au début mai. La réponse samedi a été cinglante.

Celui qu'on surnomme le «Federer bulgare» n'a pas existé pour sa première apparition au troisième tour d'un tournoi du Grand Chelem. Revanchard comme jamais, Djokovic lui a marché dessus dès le premier point du match et n'a plus jamais regardé derrière lui.

«J'ai très bien joué dès le début de match, j'étais très concentré», a-t-il expliqué au micro du speaker. «Il m'avait battu à Madrid, donc je connaissais sa qualité de jeu.»

Le score est sévère et rappelle à Dimitrov, 22 ans, tout le chemin qui lui reste encore à parcourir pour accomplir la destinée que tant de personnes lui promettent.

Finaliste l'an passé, Djokovic tourne à plein régime depuis le début de la semaine. Il n'a pas perdu le moindre set et n'a concédé que 26 jeux, soit trois jeux de plus seulement que Roger Federer, lui aussi très en forme.

Le Serbe n'a connu qu'une petite inquiétude quand il a dû faire appel au soigneur pour lui masser le haut du bras droit à la fin du troisième set. Dimitrov venait alors juste de de recoller de 1-4 à 3-4. Mais Djokovic n'a éprouvé aucune difficulté à conclure.

Il affrontera l'Allemand Philipp Kohlschreiber (N.16) ou le Roumain Victor Hanescu, dont le match avait peu de chances de se finir samedi.

Nadal encore menacé

Comme depuis le début du tournoi, Rafael Nadal a encore été bousculé samedi à Roland-Garros, mais il a fini par prendre le dessus sur l'Italien Fabio Fognini en trois sets 7-6 (7/5), 6-4, 6-4, pour se qualifier pour les huitièmes de finale.

Contrairement aux deux premiers tours, où il avait perdu à chaque fois un set, l'Espagnol a réussi à ne pas en concéder cette fois-ci. Le score ne rend pourtant pas justice à Fognini, dont le dilettantisme est souvent exaspérant, mais qui, pendant un set et demi, a été le meilleur joueur sur le court.

L'Italien a cependant singulièrement manqué de rigueur. Sans ses 31 fautes directes au premier set, un chiffre exorbitant, il aurait probablement remporté cette manche, Nadal étant alors aux abonnés absents (3 coups droits réussis seulement).

Avec un tennis tantôt flamboyant, tantôt calamiteux, Fognini, 29e mondial, a pris deux fois le service du Majorquin dans ce premier set, pour mener 3-2, puis 6-5. Mais il a saccagé son dernier jeu de service, avec deux fautes directes et une amortie ratée.

Fidèle à ses habitudes, Nadal s'est montré suffisamment solide pour s'offrir le bris d'égalité. L'Italien, avec son fabuleux revers, a continué à poser d'énormes problèmes à la tête de série N.3, mais c'est Nadal qui a brisé le premier à 3-2 dans le deuxième set.

Fognini a eu plusieurs opportunités de revenir avec trois balles de break à 4-5, en vain. Nadal a ensuite véritablement repris le jeu à son compte pour s'envoler en menant 5-1 dans la troisième manche.

Mais le fantasque Fognini n'avait pas envie de faire sur un tel score ses adieux à un public Roland-Garros qui l'a chaleureusement soutenu. Il est revenu à 5-4, mais Nadal a serré les boulons à temps pour éviter toute désagréable surprise.

«C'est un fantastique joueur, et quand il joue agressif, il est difficile à stopper», a déclaré l'Espagnol au sujet de son adversaire. «Il s'est beaucoup amélioré ces derniers mois. C'est un bon ami et il est très agréable à voir jouer.»

Gasquet passe aussi

Richard Gasquet s'est qualifié pour la 16e fois de sa carrière pour les huitièmes de finale d'un tournoi du Grand Chelem, samedi à Roland-Garros, avec une victoire 6-4, 6-4, 6-3 sur le Russe Nikolay Davydenko.

Le N.2 français, qui n'a passé ce cap qu'une seule fois lorsqu'il a atteint les demi-finales à Wimbledon en 2007, tentera d'améliorer ce bilan lundi face au Suisse Stanislas Wawrinka ou au Polonais Jerzy Janowicz.

Impressionnant depuis le début du tournoi, Gasquet, tête de série N.7, n'a pas perdu encore un seul set et seulement 25 jeux cette semaine.

Le fait d'être placé dans les huit premières têtes de série pour la première fois à Roland-Garros en dix participations permet à Gasquet d'éviter un très gros en huitièmes, comme cela lui était arrivé face à Andy Murray l'année dernière et Novak Djokovic en 2011 à Paris.

Cette fois, l'adversaire s'annonce plus abordable sur le papier, que ce soit Wawrinka ou Janowicz, même si le Polonais vient de le battre à Rome.

Haas bat Isner à sa 13e balle de match

L'Allemand Tommy Haas a eu besoin de 13 balles de match pour battre l'Américain John Isner 7-5, 7-6 (7/4), 4-6, 6-7 (10/12), 10-8 en 4h37 et atteindre les huitièmes de finale de Roland-Garros samedi.

Haas, 35 ans, a lui-même dû sauver une balle de match à 5-4 dans le cinquième set d'une partie qu'il a d'abord maîtrisée pendant deux sets avant qu'elle ne devienne complètement folle.

Connu pour sa participation active au «match sans fin» face à Nicolas Mahut, long de 11h05 à Wimbledon en 2010, l'immense Isner a été impliqué dans un nouveau match culte, du haut de ses 2,06 m. Mené deux manches à zéro, l'Américain a d'abord sauvé neuf balles de match à 6-5 dans le quatrième set avant d'en défendre trois autres dans le bris d'égalité à suivre, dont une bonne partie par un as.

Dans ce bris d'égalité, Haas a eu une seule balle de match sur son service, mais il a commis une double-faute!

Isner, qui avait déjà effacé un retard de deux sets à zéro au tour précédent face à son compatriote Ryan Harrison la veille, en a profité pour égaliser en pousser Haas dans un cinquième set palpitant.

Au bord de la défaite, avec un break de retard, l'Allemand a alors réussi un petit exploit en reprenant le service de l'Américain et de le lui ravir une deuxième fois dans son set à 8-8.

Il a conclu au jeu suivant, à sa première occasion cette fois.