Eugenie Bouchard a joué les héroïnes, dimanche à Kiev, en remportant deux matchs et en menant l'équipe canadienne de Fed Cup à une victoire de 3-2 sur l'Ukraine en rencontre de qualification pour le Groupe mondial II.

Blessée à la cheville droite et battue, la veille, quand les deux équipes sont restées à égalité 1-1, la Montréalaise a fait fi de la douleur pour enlever le troisième match, 6-4, 7-5, devant la meilleure Ukrainienne, Lesia Tsurenko (71e joueuse mondiale).

L'athlète de 19 ans, 93e raquette mondiale, n'a pas lésiné, prenant rapidement une avance de 5-2 à la manche initiale. Elle a dû se battre davantage en deuxième manche pour combler un écart de 3-5 en remportant quatre jeux consécutifs.

«Tsurenko peut produire d'incroyables coups gagnants, mais elle peut aussi être imprévisible, a expliqué Bouchard. Je suis heureuse d'être restée forte mentalement et d'avoir profité de mes chances en attaque.»

La Torontoise Sharon Fichman a ensuite perdu le quatrième simple, 4-6, 6-7 (4), contre Elina Svitolina, et les deux équipes étaient de nouveau à égalité, 2-2, avant le double décisif.

Une première en double

Les deux capitaines ont modifié leur formation, y allant chacun avec les joueuses qui avaient disputé les simples. Du côté canadien, Bouchard et Fichman n'avaient jamais joué ensemble, mais elles excellent toutes deux sur la terre battue, de sorte qu'elles ont vite trouvé leurs marques.

«J'ai décidé de faire jouer Eugenie après sa victoire en simple, a expliqué Sylvain Bruneau. Elle n'avait pas joué en double depuis novembre, je crois, mais je sentais qu'elle et Sharon avaient les atouts pour gagner ce match. Elle a montré beaucoup de caractère, car sa cheville est encore enflée et colorée.»

Le duo canadien a vite pris l'avantage et s'est sauvé avec une victoire de 6-4, 6-3. «C'est excitant de revenir dans le Groupe mondial de cette façon, en remportant une rare victoire en Europe», a raconté Fichman. Nous n'étions pas nerveuses, car nous savions que nous avions de bonnes chances en double.

«Eugenie est arrivée au déjeuner avec un grand sourire et nous avons compris qu'elle pourrait jouer, a expliqué Fichman. Cela a soulagé tout le monde, même si nos autres joueuses - Stéphanie Dubois et Gabriela Dabrowski - auraient pu elles aussi remporter ces matchs.

«L'esprit d'équipe a été formidable. Aujourd'hui, les Canadiens faisaient presque autant de bruit que les Ukrainiens, même s'ils étaient bien moins nombreux...»

Le Canada évoluera donc au niveau mondial la saison prochaine, pour la première fois depuis 2011, avec les sept autres formations du Groupe II.

«Je suis extrêmement heureux, a insisté Bruneau. Nous avons eu une saison difficile, avec des matchs en Amérique du Sud, puis ici en Ukraine, sur une surface qui n'est pas notre meilleure en principe, en l'absence de notre joueuse la mieux classée, Aleksandra Wozniak. Les filles ont relevé le défi au-delà de toutes nos attentes.»

Deux semaines après la qualification des Canadiens en demi-finale de la Coupe Davis, ce sont les Canadiennes qui brillent en équipe. «L'effet d'entraînement est évident, a souligné Bruneau.

«Comme en Coupe Davis, nous avons une équipe très jeune, avec le potentiel de bien faire au niveau mondial pendant plusieurs années. C'est de bon augure pour l'ensemble du tennis canadien.»