L'Espagne a remporté cinq fois la Coupe Davis lors de trois des cinq dernières compétitions. Le Canada n'a jamais gagné une rencontre de Groupe mondial en seulement quatre participations...

L'équipe canadienne n'a pourtant jamais paru si bien armée pour causer une surprise, ce week-end à Vancouver, devant une formation espagnole privée de ses quatre meilleurs joueurs - Nadal, Ferrer, Almagro et Verdasco - et obligée de jouer très loin de sa «zone de confort».

«Bien des pays aimeraient avoir notre équipe», a toutefois rappelé le capitaine espagnol Alex Corretja, hier en conférence de presse, avant de reconnaître que les Canadiens étaient peut-être «les adversaires les plus redoutables» que son équipe eût à affronter au premier tour du Groupe mondial. D'autant plus que le Doug Mitchell Thunderbird Center aura tout d'un piège avec sa surface ultrarapide et sa foule survoltée.

Martin Laurendeau, le vis-à-vis de Corretja, aime penser qu'il a raison. Capitaine de l'équipe canadienne depuis 2004, le Montréalais rêve de mener son groupe à une première victoire en Groupe mondial.

«Grâce à notre programme de développement, nous misons maintenant sur d'excellents jeunes joueurs qui nous permettent, avec des vétérans comme Daniel (Nestor) et Frank (Dancevic), d'être compétitifs au niveau mondial. Avec Milos (Raonic), Vasek (Pospisil), Filip (Peliwo) qui arrivent, nous avons acquis le respect de nos rivaux et nous croyons être en mesure d'aller en quart de finale, en demi-finale...»

L'avantage du terrain

Toutefois, Laurendeau se garde bien d'un excès de confiance. «Même sans ses meilleurs joueurs, l'Espagne reste une équipe formidable, a-t-il rappelé. Mais nous avons plusieurs atouts, dont le plus important est certes l'avantage du terrain. En Coupe Davis, la foule fait vraiment partie de la compétition et je ne doute pas que ce sera le cas ce week-end.»

On a augmenté la capacité du Thunderbird Center à 6500 spectateurs par rapport aux 5000 qui avaient assisté aux matchs contre les Français, l'année dernière, au même stade de la compétition.

Milos Raonic, qui porte sur ses épaules la plupart des espoirs canadiens, adore l'amphithéâtre. «C'est à la fois intime et très bruyant, a-t-il expliqué en point de presse. L'ambiance était déjà extraordinaire l'année dernière; j'imagine que ce sera encore mieux cette année avec les spectateurs supplémentaires.»

Le 15e joueur mondial s'entraîne à Barcelone avec l'Espagnol Galo Blanco. Il croise régulièrement sur les courts Marcel Granollers, Albert Ramos et Guillermo García-López, les trois joueurs qu'il pourrait affronter en simple. «Je n'ai jamais joué contre eux en tournoi, mais nous nous entraînons souvent ensemble», a-t-il expliqué.

«Ce sont tous d'excellents joueurs, quelle que soit la surface. Mais il préfère jouer chez eux sur la terre battue, c'est certain. En fait, les Espagnols sont pratiquement imbattables à la maison, comme en témoigne leur fiche; mais ici, sur cette surface rapide, nous avons nos chances...»

Vendredi, en simples, Raonic affontera Ramos, tandis que Dancevic se mesurera à Granollers (34e mondial). En double samedi, Pospisil sera jumelé à Nestor et ils affronteront Granollers et Lopez. Dimanche, les duels en simples seront Raonic-Granollers et Dancevic-Ramos.

Nestor jouera avec Pospisil

En double, les Espagnols misent sur une excellente paire avec Granollers et Marc López, champions de la finale du circuit l'an dernier et encore demi-finalistes en Australie la semaine dernière. Le Canada compte sur le quatrième mondial, Daniel Nestor, qui jouera avec Pospisil.

Le vétéran de 40 ans n'a toutefois jamais eu beaucoup de succès contre les Espagnols et il reste sur deux défaites en Coupe Davis, avec Raonic contre les Français et avec Pospisil contre l'Afrique du Sud.

Ça commence demain, à 13 h (16 h au Québec). Une victoire du Canada, qui serait un véritable exploit, lui permettrait d'accueillir l'Italie ou la Croatie, en avril, en quart de finale du Groupe mondial.