Le Britannique Andy Murray a rejoint le Serbe Novak Djokovic en finale des Internationaux d'Australie en battant le Suisse Roger Federer en cinq sets 6-4, 6-7 (5/7), 6-3, 6-7 (2/7), 6-2 vendredi à Melbourne.

Ce sera la sixième finale du Grand Chelem pour le troisième joueur mondial qui, après avoir gagné les Internationaux des États-Unis en septembre, va tenter de devenir le premier joueur de l'ère Open à remporter coup sur coup ses deux premiers titres majeurs.

> Paul Roux: Le triomphe de Spiderman

Retrouver Murray et Djokovic en finale dimanche, comme aux Internationaux des États-Unis, tend à confirmer que le tennis vit un changement d'ère avec l'émergence d'une nouvelle rivalité au relais de celle entre Federer et de Rafael Nadal.

Murray et Djokovic, nés à sept jours d'intervalle en 1987, s'étaient affrontés à sept reprises l'an dernier, des parties pour la plupart très serrées, et se retrouvent ainsi en finale du premier grand événement en 2013.

Alors que Djokovic s'était qualifié dès jeudi avec une victoire fulgurante sur David Ferrer (6-2, 6-2, 6-1), Murray a perdu ses deux premiers sets du tournoi avant de battre un Federer longtemps très opportuniste.

Murray a globalement dominé la partie, dictant le jeu avec un service plus performant et une qualité de retour incomparable.

Il aurait pu terminer plus tôt, puisqu'il a servi pour le match à 6-5 dans le quatrième set. Mais Federer a alors pris tous les risques au retour pour repousser l'échéance et gagner aussi le deuxième bris d'égalité du match.

«À 6-5, il m'a fait des coups incroyables et ensuite il a été super solide dans le bris d'égalité qui n'était pas le meilleur que j'ai joué», a dit Murray.

Mais le Suisse, qui avait déjà joué cinq sets contre Jo-Wilfried Tsonga en quarts, a alors accusé le coup physiquement et Murray en a profité pour se détacher rapidement dans la manche décisive et gagner en quatre heures pile.

Avec cette victoire, sa première en Grand Chelem sur Federer en quatre rencontres, l'Écossais prouve qu'il était devenu un autre joueur depuis qu'il a gagné son premier titre majeur à l'US Open en septembre.

«J'étais connu pour avoir perdu quelques gros matches dans le passé. Avoir gagné un grand titre, avoir battu Roger (Federer) en finale des Jeux olympiques aussi m'a aidé aujourd'hui», a-t-il expliqué.

Plus confiant, plus stable, plus fort tout simplement que par le passé, il va défier dimanche Djokovic qui mène 9-7 dans leurs confrontations.

«J'ai entendu dire qu'il avait extrêmement bien joué lors de sa demi-finale. C'est sur ce court qu'il joue son meilleur tennis, il a déjà gagné trois fois ici. Il faudra que je sorte un match incroyable», a-t-il dit.

Federer, qui restera numéro 2 mondial devant Murray à l'issue du tournoi, s'incline, lui, pour la troisième année de suite en demi-finale aux Internationaux d'Australie qu'il ambitionnait de remporter une cinquième fois.

Pour le Suisse, encouragé comme jamais à Melbourne, le record de victoires en Grand Chelem reste donc bloqué à 17, sachant qu'à bientôt 32 ans il sera de plus en plus difficile de rivaliser physiquement avec ses jeunes concurrents.