L'équipe canadienne de Coupe Davis s'est trouvé un patron, dimanche, quand Milos Raonic a procuré le point décisif de la rencontre de barrage du Groupe mondial de la Coupe Davis contre l'Afrique du Sud. Le joueur canadien le mieux classé de l'histoire, 15e raquette mondiale, a défait Izak Van der Merwe, 6-2, 6-2, 6-4, sans avoir jamais été inquiété.

«Je voulais vraiment gagner ce match, et c'est merveilleux de l'avoir fait ici, chez moi, devant nos partisans», a raconté Raonic après sa victoire, en français, devant le public du stade Uniprix.

Une foule plus nombreuse que lors des deux premières journées de la compétition a bruyamment encouragé celui qui est vite devenu son favori. Le point final a été salué par un vacarme d'applaudissements, de chants et par les célébrations de l'équipe canadienne, ponctuées par une danse d'initiation du jeune Filip Peliwo, recrue dans la formation.

Raonic a connu une progression phénoménale depuis deux ans et on oublie vite qu'il n'a encore que 21 ans. Dimanche, il a fait honneur à sa réputation en dominant le match d'un bout à l'autre. Son adversaire, seulement 188e au classement mondial, n'a jamais trouvé de réponse aux services de plomb du Canadien.

«J'étais déçu de ma performance, vendredi, lors de mon premier match [une victoire de 7-5, 6-4, 7-5 face à l'inexpérimenté Nikala Scholtz]. J'avais attendu qu'il perde le match au lieu de tenter de le gagner. Aujourd'hui, je suis entré sur le court avec l'intention de battre mon adversaire, et c'est ce que j'ai accompli.»

Raonic a réussi 13 as et 24 services gagnants, tout en n'accordant qu'une balle de bris, vite repoussé, à son adversaire. «J'ai joué un bon match. J'ai réussi à peu près tout ce que je voulais sur le court et je ne lui ai pas laissé d'ouverture. C'est en jouant de cette façon que je suis efficace.»

L'aplomb d'un meneur

C'était la première fois en près de deux ans que Raonic pouvait tenir sa place jusqu'au bout en Coupe Davis. En février, lors du premier tour du Groupe mondial contre la France, il avait dû déclarer forfait avant son match contre le Français Jo-Wilfried Tsonga.

Assuré de jouer à nouveau dans le Groupe mondial la saison prochaine, Raonic a parlé avec l'aplomb d'un meneur. «Notre prochain adversaire importe peu, mais ce serait bien de jouer encore à la maison, a-t-il estimé. Notre objectif est de gagner des matchs en Groupe mondial, et il faudra pour cela que tous nos joueurs progressent.

«À l'exception de Daniel [Nestor], qui est en Coupe Davis depuis 20 ans et peut encore battre tous ses rivaux en double, nous pouvons tous nous améliorer et nous aurons tous progressé un peu la saison prochaine.

«Je sais que je peux battre tous les joueurs du circuit, même les meilleurs, mais je dois apprendre à le faire sur une base régulière. La Coupe Davis est très importante pour moi et pour tous les autres joueurs de l'équipe. L'ambiance est très bonne et nous avons beaucoup de plaisir à jouer ensemble.»

Formé au Centre national d'entraînement du stade Uniprix, Raonic apprécie la Métropole, qu'il considère un peu comme une ville d'adoption, même s'il s'entraîne en Espagne et possède un appartement à Monaco. «J'ai beaucoup aimé mes années à Montréal. J'ai été bien accueilli et je m'y suis fait beaucoup d'amis. J'apprécie chacune de mes visites et je regrette de ne pas pouvoir venir plus souvent.»

Devenu le meneur de l'équipe canadienne, Raonic s'est amusé du sort du jeune Peliwo. «J'ai dû passer par là moi aussi il y a quelques années, a-t-il rappelé. J'avais choisi la chanson YMCA pour faire ma danse, mais j'avais oublié qu'il y avait aussi d'autres paroles et j'ai eu l'air un peu fou! Filip s'est plutôt bien débrouillé!»