Roger Federer convoite à partir de lundi à New York un sixième titre au US Open, une performance encore inédite dans l'ère Open et qui n'a plus été réalisée depuis 87 ans.

Revenu sur le trône du tennis le 9 juillet après sa victoire à Wimbledon, sa 17e en Grand Chelem, mais sa première depuis plus de deux ans, le Suisse de 31 ans aborde Flushing Meadows en tant que N.1 mondial pour la première fois depuis 2009, année de sa dernière finale.

Après Wimbledon, Federer a décroché l'argent aux Jeux olympiques, sur la même herbe londonienne, puis gagné à Cincinnati (ATP Masters 1000).

Dominé par Andy Murray en finale aux JO et vainqueur de Novak Djokovic en finale sur le ciment de l'Ohio, le Suisse devrait en théorie avoir à battre le Britannique en demi-finale et le Serbe en finale s'il veut soulever le trophée à New York. Il n'aura pas à croiser le fer avec Rafael Nadal, touché à un genou et forfait. L'Espagnol avait atteint la finale des deux dernières éditions.

«Il va falloir que mes adversaires fassent des choses spéciales pour me battre», prévient Federer, qui compte cinq US Open à son actif (comme les Américains Pete Sampras et Jimmy Connors), acquis consécutivement de 2004 à 2008. L'amateur américain Bill Tilden, vainqueur du sixième de ses sept US Open en 1925, est le dernier joueur à avoir remporté six fois ce tournoi.

«L'an dernier, je sentais parfois que les matches n'étaient pas toujours à portée de ma raquette alors qu'en ce moment je sens que si je joue bien, c'est moi qui peux décider du sort d'un match», ajoute le Bâlois, qui a atteint la finale lors de ses quatre derniers tournois.

En remportant le US Open, le Suisse deviendrait le premier joueur de l'histoire à gagner au moins six fois deux tournois du Grand Chelem (il compte sept trophées à Wimbledon). Une ligne de plus sur un palmarès de légende.

«Douze mois superbes»

Mais en remportant le US Open, il refermerait surtout la blessure qui est à l'origine de sa splendide année. Sa défaite en demi-finale face à un Djokovic au sommet de son art il y a un an, malgré deux balles de match, l'avait profondément affecté et l'avait poussé à réagir. Depuis ce match, Federer a enlevé neuf de ses quinze tournois (3 sur 3 en 2011 et 6 sur 12 en 2012 en excluant son forfait sur blessure en cours de tournoi à Doha).

«Les douze derniers mois ont été superbes, j'ai toujours cru que si les choses me souriaient, je me retrouverais près de la première place mondiale», assure Federer, qui entame sa campagne lundi face à l'ex-espoir Américain Donald Young, 80e mondial, qui vient de mettre fin à une série de 17 défaites de rang.

L'absence de Nadal a ouvert une demi-finale théorique dans le tableau et à ce jeu-là, c'est Djokovic qui a gagné même s'il refuse de l'admettre.

«Je crois qu'il n'y a pas de tirage parfait, c'est une question de chance», assure le Serbe, toujours présent en demi-finale du US Open depuis 2007 et tenant du titre. S'il n'est pas dans sa forme de la saison passée, Djoko aborde le US Open avec un titre à Toronto et une finale à Cincinnati.

Tout l'inverse d'Andy Murray, qui est lui en embuscade pour remporter le premier Grand Chelem de sa carrière, après quatre finales infructueuses.

Depuis sa médaille d'or aux Jeux de Londres, l'Écossais n'a en effet gagné que deux matches en deux tournois et manque de repères sur ciment.

L'Espagnol David Ferrer, l'Argentin Juan Martin Del Potro ou le Français Jo-Wilfried Tsonga s'annoncent de leur côté comme des outsiders en sachant bien que, depuis sept ans, un seul joueur a pu briser la mainmise de Federer, Nadal et Djokovic sur les Grands Chelems (Del Potro au US Open en 2009).