Mené deux sets à zéro, le numéro 1 mondial Novak Djokovic a réussi à renverser la vapeur face à l'Italien Andreas Seppi pour atteindre les quarts de finale de Roland-Garros dimanche.

Vainqueur 4-6, 6-7 (5/7), 6-3, 7-5, 6-3 en 4 h 18 de jeu, le Serbe rencontrera mardi le vainqueur de la partie entre le Français Jo-Wilfried Tsonga et le Suisse Stanislas Wawrinka.

C'est la troisième fois de sa carrière que Djokovic efface deux sets de retard après sa victoire sur Roger Federer en demi-finale du dernier US Open et celle sur Guillermo Garcia-Lopez à Wimbledon en 2005.

Auteur d'un festival de fautes directes (77!), le Serbe n'a été que l'ombre de lui-même avant d'assurer l'essentiel, mais sans jamais convaincre.

«J'ai très mal joué, j'ai gagné grâce au combat», a-t-il commenté à chaud.

S'il n'a jamais vraiment été au bord de la défaite, le numéro 1 mondial a failli vivre la pire désillusion de sa carrière dans les conditions lourdes et humides.

Avant d'atteindre son douzième quart de finale de suite en Grand Chelem, quatrième meilleur série de l'ère Open à égalité avec Björn Borg, il a montré des failles étonnantes dans son jeu et dans son déplacement.

Court dans ses frappes et lourd sur ses courses, il a longtemps vécu un calvaire sur le Central, plongé dans la stupeur.

Seppi, 25e joueur mondial, en a profité pour remporter les deux premiers sets et s'approcher à une manche d'une sensation majeure: celle de priver le numéro 1 mondial du «Djoko Slam», le gain des quatre tournois majeurs à la suite.

Tenant du titre à Wimbledon, l'US Open et l'Open d'Australie, Djokovic vise à répéter un exploit que seuls deux hommes ont réalisé dans l'histoire du tennis: Donald Budge en 1938 et Rod Laver en 1962 et 1969.

Mais il devra jouer mieux que contre Seppi où il a été très passif et beaucoup trop neutre dans ses frappes pour faire la différence.

Au moins a-t-il réussi à ne pas faire comme l'année dernière où il s'était incliné face à Roger Federer en demi-finale le jour de l'anniversaire de Rafael Nadal qui fêtait ses 26 ans ce dimanche.

Federer en quart d'un Grand Chelem pour la 32e fois d'affilée

Le Suisse Roger Federer s'est qualifié pour la 32e fois d'affilée pour les quarts de finale d'un tournoi du Grand Chelem, non sans avoir souffert pour écarter le jeune Belge David Goffin en quatre sets (5-7, 7-5, 6-2, 6-4), dimanche à Roland-Garros.

Le numéro 3 mondial égale l'Américain Andre Agassi pour le nombre total (36) de quarts de finale joués en Grand Chelem. Le record du genre (41) appartient à un autre Américain Jimmy Connors.

Dans les conditions lourdes et venteuses du court Suzanne Lenglen, Federer n'a pas rigolé face à Goffin, 21 ans, 109e mondial, qui disputait son premier tournoi du Grand Chelem.

Le Belge, éliminé au dernier tour des qualifications, avait profité du forfait du Français Gaël Monfils pour intégrer le tableau principal. Il était devenu le premier «lucky loser» à atteindre les huitièmes de finale d'un tournoi du Grand Chelem depuis 17 ans.

Goffin, aux traits graciles d'adolescent, n'a pas été du tout intimidé par celui qu'il considère comme son idole et dont les posters parsemaient sa chambre quand il était plus jeune.

Pendant plus d'un set et demi, c'est lui qui a dicté le jeu à un Federer mal dans ses pompes, peu précis dans son jeu de jambes, inconstant au service et tout simplement peu inspiré.

Après avoir remporté le premier set en ne ratant absolument rien, le Belge s'est retrouvé à deux points (5-4, 30-15) d'empocher le deuxième. Mais c'est là qu'il a montré ses premiers signes de fébrilité.

Quelques erreurs et une double-faute plus tard, il a offert au Suisse sa première balle de break du match. Celui-ci l'a immédiatement saisie. Federer, pas encore complètement libéré, a laissé échapper deux balles de set, mais a converti la troisième.

«J'ai pris mon pied»

Le Suisse, vainqueur en 2009 et quatre fois finaliste, a ensuite pris le contrôle du match, pour ne plus être inquiété par Goffin, lequel devrait intégrer le Top 100, autour de la 70e place mondiale, après son parcours à Paris.

«J'ai vécu une semaine extraordinaire», a déclaré Goffin au public. «Je suis sorti des qualifications avec chance. Et ensuite, j'ai joué mon meilleur tennis. La cerise sur le gâteau c'était de jouer Roger. Par moment, j'ai pris mon pied. C'était vraiment un rêve. J'espère jouer encore beaucoup de matches comme celui-là.»

«C'était vraiment difficile», a reconnu le Suisse. «Il a joué un tournoi extraordinaire. Aujourd'hui, c'était sa finale, son 7e match. Je le félicite pour son superbe tournoi.»

C'est tout de même le troisième match consécutif où Federer cède un set. Il en avait perdu un au deuxième tour face au Roumain Adrian Ungur, 92e mondial, et aussi au troisième tour face au Français Nicolas Mahut, 89e mondial.

Il a déjà concédé 59 jeux depuis le début du tournoi quand, en comparaison, l'Espagnol Rafael Nadal, sextuple vainqueur à Roland-Garros, n'en a lâché que 17, avec un match en moins de joué.

S'il veut aller plus loin, Federer devra singulièrement hausser son niveau de jeu au prochain tour, que ce soit contre le Tchèque Tomas Berdych, tête de série numéro 7 ou contre l'Argentin Juan Martin Del Potro (numéro 9).

Nestor et Mirnyi en quarts de finale

Le Canadien Daniel Nestor et son partenaire bélarusse Max Mirnyi ont atteint les quarts de finale des Internationaux de France, dimanche, en disposant de l'Américain Scott Lipsky et de Rajeev Ram en deux manches de 6-2, 6-4.

Les favoris en double ont mis 71 minutes pour venir à bout de leurs adversaires, à l'occasion d'une journée grise et venteuse à Roland-Garros.

Le Torontois de 39 ans affrontera en demi-finales l'Australien Matthew Ebden et son partenaire américain Ryan Harrison.

«Nous sommes très solides depuis trois matchs, a noté Nestor. C'est très important. La préparation est importante, mais on ne peut remplacer les sensations d'un match.

«Peu importe l'intensité de ton entraînement, ce n'est pas la même chose. Nous avons joué en matinée - c'est la seule occasion que nous avons d'être sur les principaux terrains. C'est plus difficile, et en conséquence il faut s'y habituer.»

Nestor et Mirnyi ont brisé leurs adversaires trois fois, et le Canadien, qui est champion en titre du tournoi, tentera de triompher pour la troisième fois avec trois partenaires différents. Il a soulevé le trophée en 2011 avec Mirnyi, avec le Serbe Nenad Zimonjic l'année précédente, et avec le Bahaméen Mark Knowles en 2007.

Knowles et lui ont aussi perdu en finale en 2008.

Nestor et Minryi n'ont jamais été inquiétés contre une paire d'adversaires qu'ils avaient battu lors de leur premier match sur la pelouse du Queen's Club en juin dernier.

Nestor a toutefois admis qu'il ne pouvait prendre à la légère leur affrontement contre Ebden et Harrison.

«Ce sont de jeunes joueurs qui ne sont pas spécialisés en double, mais ils font bien en simple et peuvent reproduire cela en double», a-t-il dit.

«C'est donc un défi de les affronter. Ils frappent bien la balle, la retournent et servent bien. Sur un court aussi lent, ils peuvent causer des maux de tête.»

Avec la collaboration de La Presse Canadienne