La Russe Maria Sharapova (2e) espère enfin remporter samedi face à la Polonaise Agnieszka Radwanska (5e) le prestigieux tournoi de Miami, qui lui a échappé trois fois en finale.

Finaliste à Key Biscayne en 2005, 2006 et 2011, la numéro 2 mondiale peut se targuer d'avoir atteint la finale des trois principaux tournois de ce début de saison sur dur: Internationaux d'Australie, Indian Wells et Miami.

Elle avait été balayée lors de ces deux premières finales par l'ouragan Victoria Azarenka, qui a fini par perdre de sa force en Floride.

La voie semble donc dégagée pour Sharapova face à Radwanska, 4e mondiale, qui est sur une trajectoire ascensionnelle - elle était 14e à la WTA en août - mais encore relativement inexpérimentée dans les grandes finales.

Reste que la Polonaise n'a été battue que par une seule joueuse cette saison (quatre fois par Azarenka), qui ne sera pas de l'autre côté du filet.

La native de Sibérie devra compter sur ses qualités d'attaquante et de puncheuse pour tenter de raccourcir les échanges face à une joueuse assez élastique, qui sait tenir l'échange - comme Caroline Wozniacki que Sharapova a battu en demi-finale - mais qui a bien plus de coups dans sa panoplie que la Danoise au jeu un peu stéréotypé. La Polonaise semble toutefois plus vulnérable que Wozniacki au plan physique pour tenir le match sur la longueur même si sa demi-finale contre Marion Bartoli ne l'a pas forcée à puiser dans ses réserves.

«Radwanska est extrêmement solide, elle anticipe très bien et renvoie beaucoup de balles, analyse Sharapova. Mais en finale, il vaut toujours mieux s'occuper de soi que de s'inquiéter de ce qu'il y a en face.»

«C'est toujours compliqué de jouer contre Maria car elle est tellement en forme, elle frappe la balle très fort dès le début du match, souligne Radwanska. Il va falloir que je sois agressive et que je varie le jeu.»

«Rios, Kafelnikov et Seles»

Le tournoi de Miami occupe une place spéciale dans le coeur de la sportive la plus suivie au monde sur Facebook (six millions de fans) et une victoire lui tient à coeur. L'an dernier, elle avait dit qu'il s'agissait du «tournoi le plus important après ceux du Grand Chelem» et c'est aussi la seule épreuve WTA à laquelle elle venait assister quand elle était une jeune fille qui faisait ses gammes au sein de l'Académie de Nick Bollettieri à Bradenton, en Floride.

«Une victoire voudrait dire beaucoup pour moi car j'assiste à ce tournoi depuis que je suis toute jeune et j'ai toujours rêvé de le jouer, assure la Russe. On descendait chaque année en voiture avec ma famille et on regardait des joueurs comme Marcelo Rios, Yevgeny Kafelnikov et Monica Seles».

Un succès serait également une nouvelle étape importante de ce retour qu'elle a entamé en 2009 à la suite d'une sérieuse blessure à l'épaule droite en 2008, qui l'avait contrainte à dix mois d'arrêt et plongée dans le doute alors qu'elle était numéro 3 mondiale et tenante du titre aux Internationaux d'Australie.

En 2009 et 2010, l'ex-reine du circuit WTA a gagné des tournois mineurs (Tokyo, Memphis, Strasbourg). En 2011, ses victoires à Cincinnati et Rome ont eu beaucoup plus de lustre, tout comme ses finales à Wimbledon en juillet et Melbourne en janvier dernier. Miami serait un pas de plus vers la réussite de ce retour au haut niveau, qui devra ensuite passer par une 4e victoire en Grand Chelem et le trône de numéro 1 mondiale, qu'elle n'a plus occupée depuis mai 2008.