Novak Djokovic et Rafael Nadal s'affronteront demain à Melbourne dans une troisième finale consécutive en tournoi du Grand Chelem. Le Serbe, numéro 1 mondial, a rejoint hier l'Espagnol en disposant très difficilement de l'Écossais Andy Murray en demi-finale.

Djokovic a en effet dû se battre pendant près de cinq heures avant de s'imposer 6-3, 3-6, 6-7 (4), 6-1 et 7-5. Mal en point en deuxième et troisième manches, en raison apparemment d'un problème d'allergies, le Serbe a puisé dans ses dernières réserves pour renverser la situation et mériter sa place en finale.

«C'est assurément l'un de mes meilleurs matchs, l'un des plus difficiles aussi, a reconnu Djokovic en conférence de presse. Je n'avais jamais eu à jouer aussi longtemps dans un match de cette importance. Andy a très bien joué, mieux qu'il ne l'avait jamais fait. Il mérite beaucoup de crédit pour être venu de l'arrière dans la dernière manche.»

On croyait en effet que Djokovic avait fait le plus difficile en prenant le service de son rival et en se détachant 5-2 dans la manche décisive, mais Murray est revenu à 5-5 et il a même eu une balle de bris dans la 11e partie.

«À ce niveau, la victoire se joue sur quelques points seulement, a rappelé Djokovic. Nous avons chacun eu nos bons et nos mauvais moments, mais je suis fier d'avoir gardé ma concentration et d'avoir réussi à enlever les deux ou trois points que je ne devais pas perdre.»

Pour Murray, qui s'entraîne maintenant avec l'ancien champion Ivan Lendl, la déception de la défaite était tempérée par l'assurance d'avoir progressé. «C'est un résultat difficile à avaler, surtout après être venu de l'arrière et être passé si près d'obtenir le bris décisif, a-t-il reconnu.

«Mais je suis un joueur différent cette saison, avec une attitude différente comparativement à la même date l'an dernier. Je suis fier de la façon dont je me suis battu ici et j'entends bien profiter des prochains mois pour rattraper mon retard sur les trois joueurs qui me devancent au classement.»

Un avantage à oublier

En finale, Djokovic va disposer d'un avantage psychologique important. Il a en effet remporté ses six derniers matchs contre Nadal, tous l'an dernier, en finale de grands tournois dont Wimbledon et le US Open.

«C'est ce que nous allons voir dimanche, a-t-il toutefois tempéré. J'ai peut-être un avantage mental parce que je l'ai battu dans six finales, mais c'est une nouvelle année, un nouveau défi. Je suis certain qu'il s'est préparé de façon différente et je sais qu'il veut vraiment enlever ce titre.

«Ma principale priorité est d'être physiquement capable de jouer à mon meilleur niveau. Contre Rafa, c'est toujours très physique et je devrai être en forme. Si je le suis, alors je pense pouvoir gagner.»

En quittant la conférence de presse, Djokovic a promis d'aller dormir et de rester couché aussi longtemps qu'il le pourrait. «La récupération sera déterminante, a-t-il répété. J'ai une journée et demie, je vais me reposer, recevoir des massages et tenter de retrouver toute mon énergie.»

De son côté, Nadal a estimé que son rival aurait suffisamment de temps pour récupérer. «Nous avons l'habitude de jouer tous les jours, a-t-il noté. Novak est très en forme, il est numéro 1 et joue avec toute la confiance que ses victoires de l'an dernier lui ont procurée.

«J'ai eu aussi une demi-finale très exigeante contre Roger (Federer) et c'est vrai que la récupération sera importante. Mais nous avons l'habitude...»

L'Espagnol, qui a remporté 10 titres majeurs en carrière et s'approche du record de 16 détenu par Federer, n'a toutefois pu défendre ses titres de Wimbledon et du US Open, l'an dernier, devant Djokovic. Cette fois, c'est le Serbe qui doit défendre le titre acquis à Melbourne l'an dernier, une pression nouvelle pour lui.