Roger Federer a tenu à calmer le jeu après que Rafael Nadal l'eut implicitement critiqué pour ne pas suffisamment soutenir à ses yeux les joueurs dans leurs revendications, assurant que «rien (n'avait) changé dans (leur) relation», lundi à Melbourne.

«Tout va bien entre nous, vous savez», a affirmé le Suisse, interrogé sur le sujet en conférence de presse après s'être qualifié pour le deuxième tour des Internationaux d'Australie. «Je n'ai rien à lui reprocher. Les derniers mois ont été difficiles en termes de politique au sein de l'ATP. Ça peut être frustrant parfois.»

«Il a dit plusieurs fois qu'il était un peu fatigué et frustré de tout le processus, et je suis d'accord avec lui là-dessus», a repris le numéro 3 mondial. «C'est normal. Mais pour moi, rien n'a changé dans notre relation. Je suis complètement tranquille et relax à ce sujet.»

Nadal s'est laissé aller à une critique à peine voilée de son rival, avec lequel il a toujours entretenu une relation apaisée, dimanche dans la presse espagnole. Le Majorquin, qui réclame une refonte du calendrier qu'il juge surchargé, a reproché à Federer, lequel préside le Conseil des joueurs, de ne pas suffisamment soutenir les joueurs à ce sujet.

«Il finit sa carrière comme une rose parce qu'il est privilégié physiquement, a-t-il ajouté. Mais ni (Andy) Murray, ni (Novak) Djokovic ni moi ne finirons frais comme une rose.»

Un recours à la grève évoqué

Les joueurs se sont réunis samedi, à l'avant-veille du début des Internationaux d'Australie, et auraient évoqué l'éventualité de recourir à une grève pour faire avancer leurs revendications sur le calendrier et la répartition des profits réalisés par les tournois du Grand Chelem.

Federer a convenu que Nadal et lui n'avaient pas la même approche du sujet. «C'est normal, je pense. On ne peut pas toujours être d'accord sur tout. Avant, il disait: "tout ce que Roger décide me convient". Aujourd'hui, il a pris de l'âge. Il a lui-même une opinion très affirmée, ce qui est très bien. C'est ce dont nous avons besoin, en particulier au sein du Conseil.»

Le Suisse a expliqué aborder avec beaucoup de circonspection le concept de grève. «C'est un mot dangereux à utiliser», a-t-il déclaré. «C'est pour ça que je dis toujours: "essayons de l'éviter autant que possible". Ce n'est bon pour personne vraiment. Nous voyons ce qu'il s'est passé dans d'autres sports, aux États-Unis.»

«S'il n'y pas moyen de l'éviter, alors je soutiendrai le reste des joueurs», a-t-il toutefois ajouté. «Mais je pense juste que nous devons réfléchir longuement, à savoir si nous le faisons, et comment nous le faisons, plutôt qu'en parler à tort et à travers. Ce n'est pas comme ça que nous obtiendrons des résultats.»