Alors qu'on se plaignait depuis des années de l'absence de joueurs masculins de premier plan au Canada, 2011 a permis d'en découvrir deux.

Milos Raonic a brûlé bien des étapes pour s'installer avec assurance, et en quelques mois seulement, parmi les joueurs les plus redoutés du circuit masculin. Et son copain Vasek Pospisil - avec qui il avait affronté Nadal et Djokovic en double à Toronto en 2010 - s'est lui aussi invité parmi l'élite du tennis avec des performances étonnantes.

C'est bien sûr Raonic qui a été le plus en évidence, autant par ses victoires et ses puissants services que par son charme. Après sa victoire en finale à San Jose contre Fernando Verdasco et sa finale à Memphis contre Andy Roddick, le joueur de 6'6 au visage de chérubin est vite devenu l'un des joueurs les plus populaires du circuit. Sollicité par les médias du monde entier, il s'est comporté comme si cela était tout naturel.

Le capitaine de l'équipe canadienne de Coupe Davis, Martin Laurendeau, disait justement en 2010: «Il faut parfois convaincre des joueurs qu'ils ont le talent pour parvenir au sommet; Milos, lui, sait exactement où il veut aller et c'est dans le top 10!»

Sûr de lui, doté de gros moyens physiques, Raonic a aussi démontré cette année qu'il était prêt à faire les sacrifices nécessaires à sa progression. Il s'est installé en Espagne pour travailler avec l'entraîneur Galo Blanco, sur la terre battue, une surface qui n'est pas sa préférée, mais qui l'oblige à travailler différents aspects de son jeu.

Il a aussi prouvé son courage en surmontant une très grave blessure à la hanche, subie à Wimbledon à la mi-saison. Empêché de jouer à la Coupe Rogers et à l'Omnium des États-Unis, deux tournois où ils avaient de bonnes chances de briller, le joueur de 20 ans n'est revenu au jeu que pour quelques matchs en fin de saison. Il a quand même trouvé le moyen de prouver qu'il avait retrouvé la forme en atteignant la demi-finale à Stockholm.

Récompensé de ses succès, Raonic a eu la chance de rencontrer et de développer une amitié avec son idole d'enfance, Pete Sampras. Les deux joueurs se sont affrontés le mois dernier lors d'une présentation à Toronto et le grand champion américain en a profité pour répéter tout le bien qu'il pensait de son «protégé».

Il n'est d'ailleurs pas le seul. Élu «nouveau joueur de l'année» sur le circuit de l'ATP, Raonic a beaucoup appris de cette première saison et devrait être encore mieux armé en 2012 pour reprendre sa course vers le top 10.

La surprise Pospisil

Après avoir amené Milos Raonic aux portes du top 100, l'entraîneur québécois Frédéric Niemeyer - qui ne souhaitait pas voyager toute l'année - a hérité d'un autre espoir: Vasek Pospisil.

Bâti sur le même modèle - 6'4, puissant service -, très confiant sans le montrer autant que Raonic, le joueur de 21 ans n'était pourtant que 340e du classement mondial au début de la saison 2011 et jouait encore des tournois Futures.

Après un bon été, il a «explosé» en fin de saison avec un deuxième tour à l'Omnium des États-Unis (après être passé par les qualifications) et surtout une performance exceptionnelle en Coupe Davis contre Israël (deux victoires en simple et une en double) pour propulser le Canada dans le Groupe mondial.

Une victoire à Valence contre John Isner (23e) a complété cette arrivée spectaculaire sur le circuit masculin et permis à Pospisil de terminer la saison au 119e rang.

Derrière ses deux meneurs, le tennis canadien masculin se cherche une nouvelle relève. Frank Dancevic (152e, 27 ans), Peter Polansky (283e, 23 ans) et Philip Bester (391e, 23 ans) ne sont déjà plus des espoirs, tout comme les Québécois Pierre-Ludovic Duclos (250e, 25 ans) ou Erik Chjovka (262e, 25 ans).

Photo: AP

Vasek Pospisil a accompli des performances étonnantes cette saison.