Même si trois de ses meilleures joueuses ont été ralenties par les blessures cette saison, le tennis féminin québécois a continué de briller en 2011. Aleksandra Wozniak, Stéphanie Dubois, Eugénie Bouchard et Françoise Abanda ont chacune de leur côté trouvé une façon de montrer leur talent.

Wozniak a mis de longues semaines à recouvrer la santé et l'a payé en chutant aussi loin qu'au 200e rang mondial. Forcée de se qualifier à Roland-Garros, elle a néanmoins atteint le deuxième tour où elle n'a cédé qu'au bris d'égalité contre la numéro un mondiale, Caroline Wozniacki. Wozniak, qui s'est aussi qualifiée à Wimbledon et à l'Omnium des États-Unis, a remporté un challenger à Vancouver et, mine de rien, elle a terminé l'année aux portes du top 100.

«J'ai vraiment confiance qu'elle va rebondir», a estimé le responsable du tennis féminin élite à Tennis-Canada, Sylvain Bruneau. «Wozniak a recommencé à travailler avec son père, l'entraîneur de ses débuts, et cela la place dans un environnement qui lui convient. Ses problèmes de santé semblent derrière elle et elle est vraiment impressionnante à l'entraînement.»

Aussi blessée à la fin de 2010, Stéphanie Dubois était partie pour connaître la meilleure saison de sa carrière. «Elle n'avait aucun point à défendre après le US Open et aurait sûrement terminé l'année avec son meilleur classement en carrière, a expliqué Bruneau. C'est vraiment dommage qu'elle se soit blessée à New York...»

Une fracture à un pied a forcé Dubois à mettre un terme à sa saison après le Challenge Bell, mais elle peut se consoler avec une place dans le top 100 mondial (97e). Championne de deux challengers, dont celui de Granby, quart de finaliste dans un tournoi WTA à Washington, elle est venue bien près de surprendre la 10e mondiale Andrea Petkovic au deuxième tour à Wimbledon.

«Sa blessure l'a forcée à stopper complètement le tennis et ce sera intéressant de voir comment elle va réagir lors de son retour au jeu, a souligné Bruneau. Stéphanie est une fille combative et je ne doute pas qu'elle va affronter ce défi avec son énergie habituelle.»

La relève est déjà là

Si Wozniak et Dubois sont les têtes d'affiche du tennis québécois depuis quelques saisons déjà, 2011 a permis d'assister à l'éclosion de deux solides espoirs à leurs côtés.

À 17 ans, Eugénie Bouchard est déjà aux portes du circuit professionnel. Elle y a d'ailleurs fait ses débuts cette saison, remportant même deux challengers, en Australie et en Croatie, mais c'est encore dans les rangs juniors qu'elle a obtenu ses meilleurs résultats. Championne en double à Wimbledon, avec l'Américaine Grace Min, Eugénie a aussi enlevé le titre en simple aux Internationaux juniors de Repentigny.

Et elle a même été sélectionnée pour la première fois en Fed Cup, compilant une fiche de 1-1 face à la Serbie. «Elle a connu une saison exceptionnelle et c'est de bon augure pour la suite de sa carrière, a souligné Bruneau. Eugénie est présentement en Floride pour deux importants tournois juniors et elle travaille sous la supervision de Nathalie Tauziat, l'ancienne championne française.»

Tauziat, qui est mère de famille et qui dirige une académie de tennis en France, a été impressionnée par le jeu de Bouchard à Wimbledon et a accepté de la superviser quelques fois par année.

La quatrième joueuse québécoise de pointe, Françoise Abanda, n'a encore que 14 ans, mais elle est déjà 19e mondiale chez les juniors (18 ans et moins) et progresse à grands pas. Finaliste à Repentigny, elle a malheureusement dû mettre un terme à sa saison en raison d'une blessure à l'avant-bras.

«Tout le monde est conscient du potentiel de Françoise, mais il faut aussi être conscient de son âge et être prudent avec elle, a insisté Sylvain Bruneau. Elle grandit encore et doit apprendre à bien maîtriser toutes les facettes du tennis, aussi bien sur le court qu'à l'extérieur. Ce qu'elle a réalisé jusqu'ici est toutefois vraiment exceptionnel. Nous l'avons d'ailleurs invitée au camp de notre équipe de Fed Cup, en Floride, à la mi-décembre.»

Pelletier, toujours solide

On ne peut parler du tennis féminin québécois sans évoquer la «doyenne» Marie-Ève Pelletier, toujours solide à 29 ans, qui a donné un autre souffle à sa carrière cette saison en accomplissant quelques belles performances en simple, tout en continuant d'exceller en double.

Du côté de la relève, Kimberley-Ann Surin a fait de timides débuts chez les professionnels cette saison, mais elle n'a encore que 17 ans et Sylvain Bruneau la juge capable de progresser: «Ses qualités athlétiques sont évidentes, mais elle n'a abordé le tennis assez tard et c'est difficile pour elle de rattraper celles qui jouent depuis qu'elles sont toutes petites.»