Yannick Noah, surpris par la virulence des critiques suscitées par sa tribune du 19 novembre dans le Monde, explique qu'il voulait juste «soulever cette chape de plomb qui pèse sur le dopage», dans une interview au même quotidien daté de samedi.

Après avoir accusé une semaine plus tôt l'Espagne d'avoir trouvé «la potion magique» et s'être dit favorable à la légalisation du dopage pour mettre fin à l'hypocrisie, l'ex-joueur de tennis raconte qu'il souhaitait simplement «ouvrir le débat».

«Il s'agissait bien entendu d'une démonstration par l'absurde. Mon intention n'était pas de dire: "À partir de maintenant, la bonne idée serait de mettre tous les gamins sous perfusion"», affirme Noah, qui reste une icône du tennis français.

«Je suis contre toute forme de dopage mais je suis aussi hypersensible à l'injustice», poursuit le chanteur, «un peu frustré qu'il y ait deux poids, deux mesures en matière de dopage, que ce soit avec l'Espagne ou d'autres pays».

La personnalité préférée des Français se défend d'avoir accusé tous les Espagnols de dopage, mais garde «l'impression très désagréable, compte tenu des nombreux témoignages reçus, de dire tout haut ce que tout le monde sait ou pense».

Pour lui, l'objectif est de «soulever cette chape de plomb qui pèse sur le dopage» et il cherche ce qui se trame derrière ce qui ressemble à «un système bien installé avec des réseaux politiques puissants et des enjeux économiques considérables».

«Je ne comprends pas que dans notre pays, le chef de l'État accueille Lance Armstrong comme un héros, alors qu'on traite Richard Virenque comme un pestiféré», souligne le vainqueur de Roland Garros 1983, pour qui «il y a la vérité officielle et la vérité officieuse».