Roger Federer s'est qualifié pour les demi-finales du Masters en infligeant à Rafael Nadal sa pire défaite en 26 confrontations entre ces éternels rivaux, 6-3, 6-0, en tout juste une heure de jeu, mardi à Londres.

Jamais depuis sept ans que les deux champions s'affrontent sur le circuit on n'avait vu le Suisse dominer aussi outrageusement. Incroyablement facile, il a fait ce qu'il a voulu du fond du court, réussissant pas de moins de 28 coups gagnants, dont 15 avec son coup droit (contre deux seulement pour Nadal) pour seulement huit erreurs directes.

Très efficace au service (sept aces), il n'a pas eu à défendre une seule balle de bris et a lui-même pris quatre fois l'engagement du Majorquin, qui a semblé déboussolé au O2 Arena, surtout au deuxième set, plié en 28 minutes.

«J'ai eu de belles victoires dans ma carrière, mais je place celle-là en bonne position car c'était contre mon plus grand rival. Ce n'était certes pas une finale, mais c'était quand même un match important», a dit le Suisse.

Déjà vainqueur de Jo-Wilfried Tsonga dimanche, Federer est assuré de terminer dans les deux premiers du groupe B quel que soit le résultat de son dernier match contre l'Américain Mardy Fish.

Nadal devra lui battre Tsonga jeudi pour accéder au dernier carré.

Toujours largement en retard dans le bilan de ses confrontations avec l'Espagnol (17-9), le Suisse a en revanche confirmé sa supériorité en salle de la plus éclatante manière. En quatre rencontres, toutes disputées au Masters, notamment l'an passé en finale, le Majorquin n'a jamais réussi à s'imposer.

14 victoires d'affilée

Il en a rarement été aussi loin que mardi au O2 Arena, où le tenant du titre, âgé de 30 ans, a donné un récital digne de ses plus belles années. En a-t-il été surpris?

«Oui, un peu quand même. C'était un grand match pour moi du début à la fin. J'ai fait tout ce que j'espérais faire: dominer du fond du court, jouer près de la ligne, bien servir, ne pas lui laisser le temps. Ca n'a pas toujours été le cas», a commenté Federer, qui avait perdu ses trois premiers matches de l'année contre Nadal, notamment en finale de Roland-Garros.

Cette démonstration confirme la forme étincelante du champion helvétique. Vainqueur des tournois de Bâle et de Paris-Bercy, il reste sur une série de 12 matches gagnés sur le circuit, et même 14 si l'on ajoute les deux rencontres de barrage de Coupe Davis en Australie.

Federer est plus que jamais le favori pour conserver son titre et devenir ainsi le seul détenteur du record avec six trophées, soit un de plus que Pete Sampras.

Cette déroute confirme en revanche les difficultés de Nadal en cette fin de saison durant laquelle il a perdu sa suprématie au profit de Novak Djokovic.

Déjà à la peine dimanche contre Mardy Fish dans un match qu'il a gagné à l'arraché après avoir souffert de l'estomac, il est apparu très loin de son meilleur niveau et devra réagir pour passer l'obstacle de Tsonga.

«Ce n'était que son deuxième match en cinq semaines», a souligné Federer, rappelant que l'Espagnol avait pris plus d'un mois de repos avant d'arriver à Londres.