Les grands joueurs du circuit sont revenus jeudi à l'US Open sur leur «ras le bol» de mercredi, quand ils avaient tancé l'organisation pour les avoir force à jouer malgré le mauvais temps, et Andy Murray a poussé à la création d'un syndicat des joueurs indépendant.

«Les joueurs doivent avoir une voix plus forte et la seule façon de le faire est de créer un syndicat afin de négocier avec les tournois (ATP) et la Fédération internationale (ITF)», a dit l'Écossais, N.4 mondial.

«Comme l'ATP et l'ITF ne s'aiment pas trop, il y aura toujours des problèmes sur la Coupe Davis, le calendrier, les Grand Chelems...», a-t-il ajouté.

Murray, le N.2 mondial Rafael Nadal et Andy Roddick sont montés au créneau mercredi après que les organisateurs les eurent fait jouer (pour un quart d'heure) dans des conditions trop humides à leur sens et donc dangereuses.

«Le manager de l'ATP qui était avec nous aux vestiaires nous a dit qu'il ne fallait pas y aller. Mais les arbitres (qui sont décisionnaires) dépendent de l'ITF (pas de l'ATP), a indiqué Murray. Dans un tournoi ATP, nous ne serions pas allé sur le terrain. Mais l'ATP ne gère pas les Grands Chelems.»

«Il faut que les joueurs soient représentés convenablement dans ces tournois (du Grand Chelem), ça ne peut plus se reproduire. Il faut changer ça vite, a renchérit Nadal. Le problème ce n'est pas les organisateurs de l'US Open mais c'est que n'avons pas assez de pouvoir dans ces Grands Chelems.»

L'Espagnol est actuellement vice-président du conseil des joueurs, instance non syndicale qui représente les joueurs auprès de l'ATP.

«Je pense que nous sommes le seul sport majeur sans syndicat des joueurs, a indiqué Roddick. Tant que nous ne parlerons pas d'une seule voix, nous n'obtiendrons pas ce que nous voulons et il ne faudra pas se plaindre. Mais si tes stars sont sur la même page, tu peux avoir ce que tu veux. Après tout, si Bono (du groupe U2) décide de ne pas chanter, il n'y pas de concert.»

«Nous sommes à un tournant, a indiqué le N.1 mondial Novak Djokovic. Ces deux jours de pluie sont les gouttes d'eau qui ont fait déborder le vase.»

«Les joueurs se sentent frustrés, ils ne sont pas assez protégés. Je suis content de voir qu'ils se rassemblent pour se faire entendre, a-t-il ajouté. Nous jouons la saison la plus longue de tous les sports: on change de continent, d'altitude, de balles et de surface en seulement quelques jours.»

«Et cela ne concerne pas que les meilleurs mondiaux, tout le Top 100 doit se sentir concerné, a poursuivi le N.1 mondial. Il faut qu'on travaille ensemble et quand nous serons unis, nous changerons les choses plus facilement.»