Rafael Nadal, Andy Murray et Andy Roddick n'ont passé qu'une trentaine de minutes sur les courts, mercredi, mais c'était sans doute 30 minutes de trop! Appelés, un peu après midi, à entreprendre leur match de quatrième tour contre respectivement Gilles Muller, Donald Young et David Ferrer, les trois têtes d'affiche ont vite constaté que les conditions n'étaient pas idéales...

Nadal, qui s'est fait attendre plusieurs minutes avant de sortir des vestiaires, a été cinglant en y retournant. «C'est toujours l'argent qui mène, a-t-il laissé échapper en entrevue télévisée avant de poursuivre: Nous comprenons la volonté d'avoir des matchs pour les spectateurs et la télé, mais la santé des joueurs est importante. Aujourd'hui, nous ne nous sentions pas protégés.»

Nadal, Murray et Roddick ont d'ailleurs rencontré l'arbitre en chef du tournoi, Brian Early, pour faire part de leur insatisfaction. «Nous ne pouvons accepter de jouer lorsqu'il pleut, a noté l'Espagnol, qui est vice-président du comité des joueurs de l'ATP. Nous devons nous battre pour changer cela, pour obtenir le pouvoir de changer cela.»

«Il pleuvait encore quand on nous a appelés sur le court et c'était dangereux, a assuré Murray à la télé. Personne ne veut jouer davantage que nous, mais pas lorsque c'est dangereux!»

Roddick, qui a été approché par Murray pour se joindre à la protestation, a expliqué: «Nous voulions nous assurer de ne pas être placés à nouveau dans une telle situation et le message a sûrement été mieux entendu en étant livré par trois joueurs, pas juste un...»

Une éclaircie en fin d'après-midi a amené les joueurs à s'échauffer à nouveau, mais la pluie est revenue et les organisateurs ont annulé tous les matchs du tableau masculin pour la journée, au grand dam de Murray, notamment, qui ne s'est pas gêné pour dénoncer la décision sur Twitter.

Les organisateurs ont répliqué par communiqué en assurant que la sécurité des joueurs n'a jamais été menacée et qu'ils continueraient de se fier au jugement des arbitres et aux commentaires des joueurs pour décider si un match peut se dérouler lorsque la météo n'est pas idéale.

En coulisse, plusieurs grands noms du tennis ont soutenu les joueurs. «Les grands tournois ont tous les pouvoirs et les joueurs n'ont rien à dire, a estimé John McEnroe, analyste à la télé. La structure actuelle du circuit professionnel est débalancée. Cela fait plusieurs années que je dis qu'il devrait y avoir un commissaire du tennis, capable de trancher en respectant les intérêts des joueurs et des organisateurs.»

Un horaire impossible

En soirée, les huit rescapées du tableau féminin étaient sur le point d'entreprendre leurs quarts de finale quand la pluie a définitivement mis fin aux activités. On prévoit encore des averses intermittentes aujourd'hui et demain à New York et les organisateurs auront de sérieuses difficultés à respecter leur programme.

Sans même parler du tournoi junior, dont on n'a encore joué qu'un seul tour, quatre matchs du quatrième tour masculin n'ont toujours pas été complétés: Nadal-Muller, Murray-Young, Roddick-Ferrer et Isner-Simon. En principe, l'un de ces joueurs devrait remporter quatre matchs trois de cinq en quatre jours pour enlever le titre.

«Ce serait incroyablement difficile, a soutenu Murray. On parle de retarder la finale à lundi et ce sera nécessaire s'il y a encore le moindre retard.»

Les trois dernières éditions des Internationaux des États-Unis ont débordé sur une troisième semaine, mais la finale masculine est prévue cette année le jour du 10e anniversaire des attentats du 11 septembre, avec une mise en scène élaborée. La petite démonstration de Nadal et de ses copains sera-t-elle suffisante pour forcer les organisateurs à respecter les voeux des joueurs?