Andy Roddick vient de quitter le Top 20 pour la première fois depuis 10 ans et les soeurs Williams accumulent les ennuis, mais les voyants semblent quand même timidement virer au vert pour le tennis américain, avec l'émergence de quelques jeunes pousses prometteuses.

Au moment où le tennis US se pensait en crise, un petit groupe de filles et quelques talents masculins, plutôt en vue lors de l'US Open, sont en train de redonner le sourire aux dirigeants de la Fédération américaine (USTA).

Malgré sa défaite au 3e tour, Christina McHale, qui est à 19 ans la plus jeune joueuse du Top 100, est en train de se faire un nom.

Mi-août à Cincinnati, elle a dominé la N.1 mondiale Caroline Wozniacki. Une performance rapidement confirmée à New York puisque la joueuse du New Jersey y a battu Marion Bartoli (N.8 mondiale). «Christina bouge vraiment très bien, si elle continue à jouer comme ça, elle va devenir très forte», a dit la Française.

À 18 ans, Sloane Stephens devait, elle, se frotter à l'ancienne championne de Roland-Garros Ana Ivanovic pour une place en 8e de finale.

Mais la plus jeune du lot est Madison Keys, 16 ans, qui a passé un tour avant de céder au finish contre l'expérimentée Lucie Safarova (N.27).

«Nous travaillons avec elle depuis cinq mois. Elle a beaucoup de talent et un gros potentiel. Mais le talent est généralement surcoté, attendons de voir», tempère José Higueras, cadre de l'USTA et ex-entraîneur de Roger Federer.

À cette liste s'ajoutent Coco Vandeweghe, 19 ans, battue au 2e tour, mais leader du tournoi au nombre d'as après deux matches (17), et Irina Falconi, 21 ans, tombeuse au 2e tour de la tête de série N.14, Dominika Cibulkova.

«Nos petites jeunes sont en train d'arriver, il y a une émulation saine entre elles», explique Patrick McEnroe, directeur du haut niveau à l'USTA.

«Bon réservoir»

Côté garçons, la principale source de fierté reste l'épanouissement tardif de Mardy Fish, qui vient d'atteindre à 29 ans son meilleur classement mondial (7e), mais il y a quand même aussi un certain frémissement chez les plus jeunes.

Donald Young, prématurément annoncé comme un futur N.1 mondial puis durement catalogué comme prodige avorté, n'a pas dit son dernier mot. À 22 ans, il a sorti vendredi le Suisse Stanislas Wawrinka (N.14) au 2e tour. Il avait battu Andy Murray à Indian Wells et plus récemment Marcos Baghdatis à Washington.

Mais le plus jeune champion du monde junior de l'histoire (16 ans en 2005), actuel 84e mondial, n'est plus l'espoir US N.1, un rôle endossé par, Ryan Harrison, 19 ans et 66e mondial, un joueur au caractère bien trempé. Il n'a pas eu de chance au tirage et a perdu d»entrée contre Marin Cilic, 28e mondial.

Derrière, on trouve Jack Sock, titré en juniors l'an dernier à l'US Open et dominé par son aîné Roddick au 2e tour. À 18 ans, il faut lui donner un peu de temps, selon José Higueras: «Il vient d'arrêter l'école et manque encore d'expérience. Mais dans un ou deux ans, on devrait entendre parler de lui».

«Nous avons un bon réservoir de filles, mais peu de garçons prometteurs, souligne Higueras. Pour un pays de cette taille, j'aimerais voir entre 10 et 15 très bons juniors. Ce n'est pas encore le cas. Or c'est à ce prix que la continuité d'une présence au plus haut niveau est pour ainsi dire assurée.»

Il faudra donc attendre encore un peu avant de connaître les successeurs des Roddick et autres Williams.