La Tchèque Petra Kvitova ne s'est pas laissé impressionner par l'enjeu ou par sa rivale, samedi, en finale des 125es Championnats de Wimbledon. S'appuyant sur sa puissance, sa mobilité et la petite touche de magie que lui procure le fait d'être gauchère, elle a facilement disposé de la Russe Maria Sharapova, 6-3, 6-3.

«C'est mon meilleur match à vie, et c'est en finale à Wimbledon! J'étais nerveuse à l'intérieur, mais je devais rester bien concentrée sur chacun des points. J'ai joué exactement comme je l'avais rêvé...»

À 21 ans, Kvitova a ainsi rejoint au palmarès de Wimbledon sa compatriote Martina Navratilova, elle aussi une gauchère, qui a remporté pas moins de neuf titres en simple sur le gazon londonien.

«Voir les grandes championnes de mon pays dans la loge d'honneur (Navratilova et Jana Novotna, une autre ancienne championne) et penser que j'aurai maintenant mon nom avec les leurs est une sensation incroyable. Elles ont toujours été là pour m'encourager, me motiver.»

Kvitova a également salué sa famille -son père Jiri, sa mère Pavla, ses frères Jiri et Libor-, qui avait fait le voyage de Bilovec en République tchèque spécialement pour la finale.

Huitième mondiale, elle a remporté un quatrième titre cette saison, mais celui-là était de loin le plus important de sa carrière. Première gauchère championne à Wimbledon depuis Navratilova en 1990, Kvitova, qui déjà avait atteint les demi-finales à Wimbledon en 2010, a démontré qu'elle était bien la nouvelle reine du gazon, une surface qui convient parfaitement à son jeu.

Avec sa classe et son calme, elle pourrait bien faire à Londres pendant plusieurs années.

Sharapova dominée

Largement favorite, Sharapova n'a pu répéter son exploit de 2004, quand elle avait été l'une des plus jeunes championnes de la riche histoire de Wimbledon. Gagnante de trois titres majeurs, cinq fois finalistes en tournois majeurs, la Russe devra patienter avant de retrouver le sommet.

Dominée en puissance, tant au coup droit qu'au revers, irrégulière au service, Sharapova n'a pu résister au jeu sans faille de sa rivale. Si elle n'a commis que six doubles fautes, deux fois moins qu'en demi-finale, elles lui ont coûté deux bris de services.

«Il n'y a qu'une gagnante à la fin de la journée et ce n'est pas moi aujourd'hui, a concédé Sharapova. J'aurais préféré le gros trophée aujourd'hui, mais celui de la finaliste me fait quand même plaisir. J'ai connu un excellent tournoi, j'ai retrouvé un bon niveau de jeu et je sais que je connaîtrai du succès plus tard cette saison.

«Aujourd'hui, j'ai été battue par une fille qui a mieux joué que moi.»