Quand elle avait 13 ans, une déjà très photogénique Maria Sharopova s'est fait demander par un journaliste si elle préférerait remporter Wimbledon ou signer des contrats de commandite de 20 millions.

«Remporter le tournoi, bien sûr, a-elle répondu. Les millions viendront après...» Devenue l'athlète féminine la mieux payée du monde - plus de 24 millions de revenus en 2010 -, Maria avait évidemment raison. Elle est devenue une femme d'affaires accomplie, multipliant les ententes avec des sociétés importantes telles Tiffany, Tag Heuer ou Evian, pour n'en nommer que quelques-unes.

Sharapova a récemment renouvelé son contrat avec l'équipementier sportif Nike pour une somme estimée à 70 millions et elle a obtenu le droit de dessiner elle-même plusieurs éléments de «sa» collection de vêtements de tennis.

Et quand elle a signé avec Cole Hahn, elle a insisté pour que des ballerines soient incluses dans sa collection de chaussures. «Je mesure 6'2 et c'est ce que je porte. Je leur ai dit que je ne ferais sûrement pas la promotion des talons aiguilles!»

Reconnue partout dans le monde, la grande Maria est aussi une excellente joueuse de tennis. Championne à Wimbledon à 17 ans et détentrice de trois titres majeurs, elle aurait encore un plus beau palmarès n'eût été une grave blessure à une épaule.

Mais cette blessure et l'intervention chirurgicale qui a suivi l'ont plongée dans une période de doute dont elle a toutes les difficultés à sortir. L'année dernière, à Toronto, c'était un peu pathétique de la voir se battre avec un service qui avait pourtant déjà été l'une de ses meilleures armes.

Sa victoire à Rome, il y a quelques semaines, était sa plus importante depuis son titre aux Internationaux d'Australie, en 2008. Forte d'une nouvelle confiance, elle a atteint les demi-finales à Roland-Garros - le seul tournoi majeur qu'elle n'a pas gagné - et est la favorite de plusieurs spécialistes, cette semaine, à Wimbledon.

Heureuse en amour...

Sharapova est accompagnée à Londres par son fiancé Sacha Vujacic, joueur des Nets du New Jersey, dans la NBA. «Nous ne nous sommes pratiquement pas vus cet hiver avec sa saison, mais il est avec moi depuis plus d'un mois et c'est merveilleux», a-t-elle raconté, souriante, en conférence de presse.

«On apprend vraiment à connaître quelqu'un en étant avec lui tous les jours et c'est ce que nous faisons présentement. Et lui peut constater à quel point c'est plus facile d'être sur le terrain que dans les gradins, comme je lui expliquais chaque fois que j'allais le voir jouer au basketball!

«Je ne crois pas avoir été plus nerveuse dans ma vie que lorsque j'ai été le voir au New Jersey ou à Los Angeles, quand il jouait pour les Lakers. Je préfère 1000 fois être sur le court cette semaine.»

Facilement qualifiée pour le quatrième tour du championnat, Sharapova affrontera aujourd'hui la Chinoise Shuai Peng (20e). La cinquième favorite pourrait ensuite tomber sur la numéro 1 mondiale Caroline Wozniacki en quarts de finale.

«Je joue mieux de match en match, mais je devrai vraiment hausser mon niveau de jeu au cours de la deuxième semaine, a-t-elle lancé, samedi. Toutes les joueuses seront alors plus redoutables et il n'y aura plus de matchs faciles.»

En 2004, quand elle a gagné à Wimbledon, Sharapova se souvient d'avoir été satisfaite simplement en accédant au quatrième tour. «J'estimais alors que c'était un accomplissement extraordinaire, a-t-elle rappelé samedi. Je ne crois pas que je pourrais dire la même chose aujourd'hui.»